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Victimes de Boko Haram : sommet à l'Elysée

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Article rédigé par franceinfo
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François Hollande a réuni aujourd'hui autour de Iui ses homologues Nigérians, camerounais, tchadiens ou encore Béninois. Au coeur des discussions, la mise en oeuvre d'un plan global contre la secte Boko Haram, qui multiplie les exactions dans la région. Voici un document qui a été tourné dans le nord-est du Nigéria, là où sévit Boko Haram.

Sur les terres contrôlées par Boko Haram, les reportages commencent obligatoirement comme ça. Ces hommes sont des policiers d'élite, une escorte indispensable. Ici, dans le nord-est du pays, l'état d'urgence a été déclaré depuis un an. Il y a un couvre-feu, des checkpoints sur toutes les routes. Mais malgré tout, les insurgés islamistes règnent encore en maîtres. Nous allons le comprendre en arrivant dans la ville de Buni Yadi. Voici le poste de police, enfin ce qu'il en reste, après plusieurs attaques en quelques mois.

Ce sont eux qui ont tout détruit.

Tout, ils ont mis le feu, il n'y a plus rien. Regardez avec quoi ils nous tirent dessus! Ce sont des balles, du gros calibre. Vous, vous n'avez pas ce genre d'armes? Seulement des kalachnikov.

Des armes d'un autre âge, rafistolées avec du scotch.

Eux, ils arrivent à 400, certains ont des uniformes militaires.

Qui sont-ils.

Je ne peux pas dire, ce sont des insurgés, des terroristes.

De Boko Haram.

Oui, nous pensons.

Et comme la police ne peut rien faire, le reste de la ville est également à la merci de Boko Haram. Ils attaquent, tuent, brûlent les voitures et détruisent les maisons et les commerces. L'église et la mosquée ont toutes deux été incendiées. Mais le pire s'est produit dans l'école secondaire. C'était l'une des plus réputées de la région. Il y a quelques semaines, à 22h, un escadron de Boko Haram pénètre dans l'enceinte. Les 48 salles de classe partent en fumée. Après, ils se rendent à l'internat où résidaient les lycéens.

Les enfants ont été amenés dehors, couchés au sol, puis ils ont tiré. Il y a leur sang, regardez.

Au moins 30 lycéens sont morts ce soir-là. A quelques kilomètres de là, c'est avec le même mode opératoire, dans le même climat de terreur, que les hommes de Boko Haram ont enlevé 276 lycéennes. Certaines d'entre elles ont réussi à s'enfuir. Nous avons pu rencontrer 6 de ces rescapées, réfugiées au palais du gouverneur.

Je pensais que ces gens allaient me tuer, je ne savais pas quoi faire.

Comment tu te sens.

Je me sens heureuse, car je suis rentrée, mais si je pense à mes amies toujours dans la brousse, je ne le suis plus. reviennent.

J'étais très triste quand j'ai été enlevée car je n'avais pas passé mon diplôme. Je me sentais triste de ne plus pouvoir aller à l'école. Maintenant, je ne pense qu'à cela, aller à l'école, je voudrais continuer mes études et devenir médecin.

Pourtant, aujourd'hui, toutes les écoles ont été fermées dans le nord-est du Nigeria. Ces jeunes filles ne reprendront peut-être jamais leurs études.

Après avoir passé 8 jours dans le nord-est du pays, nous revenons avec le sentiment d'un chaos généralisé. Chaque jour, des villageois, des professeurs, des étudiants sont tués, qu'ils soient musulmans ou chrétiens, par ce groupe, Boko Haram, dont on ne comprend plus aujourd'hui les motivations mais dont la cruauté semble désormais sans limite.

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