WikiLeaks : "pas moins de 60 ans de prison" requis contre Bradley Manning
Pour le procureur, il faut que la juge envoie "un message à tout soldat qui envisagerait de voler des informations classifiées ". C'est ainsi que Joe Morrow a justifié lundi son réquisitoire à l'encontre de Bradley Manning : "pas moins de 60 ans de prison ". Le jeune soldat américain est jugé depuis début juin pour "collusion avec l'ennemi". Il est accusé d'avoir rendu publics quelque 700.000 documents secrets en les fournissant au site WikiLeaks.
Bradley Manning s'était excusé la semaine dernière lors de son procès. Mais cela n'a pas suffit. Lundi le procureur militaire a donc requis "pas moins de 60 ans de prison ", ainsi qu'une amende de 100.000 dollars. "Nous devons nous assurer que nous ne verrons plus jamais un tel cirque ", a lancé le procureur, insistant sur le caractère "destructeur " de ces fuites et qualifiant le militaire "d'initié déterminé à exploiter les failles d'un système défectueux ". "Des informations ont été retrouvées entre les mains d'Oussama ben Laden ", a-t-il affirmé. "Quand on trahit son pays, on ne mérite pas la clémence d'un tribunal ", a encore estimé le procureur.
De son côté, l'avocat de Bradley Manning a reconnu avoir préparé sa plaidoirie dans la perspective que les réquisitions n'excéderaient pas 40 ans de prison. Il a réclamé une peine qui donne à son client la possibilité de "vivre (...) peut-être de trouver l'amour, de se marier, d'avoir des enfants et de regarder ses enfants grandir ". Bradley Manning risquait jusqu'à 90 ans de prison. Après deux mois et demi de procès en cours martial, la juge se retirera pour délibérer mardi en fin de matinée.
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