Violences en Egypte : les partisans de l'ex-président Moubarak montrés du doigt
Actualisé à 14h (sanctions) :
Les premières sanctions sont tombées en Egypte, après le match de foot meurtrier de Port-Saïd. Les responsables de la fédération de football ont été limogés, en l'espèce, le président et les membres du conseil de la fédération. Par ailleurs, le gouverneur de Port-Saïd a posé sa démission, qui a été acceptée.
Les violences ont éclaté à la fin d'un match remporté 3-1 par l'équipe locale d'Al Masry contre le club cairote d'Al Ahli, l'une des formations les plus titrées du football égyptien.
La plupart des victimes ont été piétinées dans les bousculades provoquées par la panique ou ont chuté des gradins.
Le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir, a promis que les
responsables des violences seraient traqués et jugés.
Le directeur de la sécurité de Port-Saïd a été démis de ses fonctions.
"Ce genre d'événements peut se produire partout dans le monde mais nous ne laisserons pas les responsables s'en sortir ", a promis Mohamed Hussein Tantaoui sur l'antenne de la chaîne de télévision sportive appartenant au club d'Al Ahli, une des deux équipes impliquées dans le drame.
Mais ses promesses n'ont pas apaisé la colère publique dans un pays qui, un an après la chute de Moubarak, reste le théâtre d'actes répétés de violences meurtrières.
Certains supporters de football, en pointe dans la révolution qui a renversé l'ancien dirigeant Hosni Moubarak l'an dernier, prennent aujourd'hui pour cible le chef du conseil suprême des forces armées (CSFA).
"Nous voulons ta tête, traître Tantaoui. Tu aurais pu inscrire ton nom dans l'Histoire mais tu étais arrogant et tu as cru que l'Egypte et son peuple pourraient revenir en arrière et oublier leur révolution ", écrivent ainsi les Ultras de la place Tahrir (UTS), sur leur page Facebook.
Les pro-Moubarak accusés du drame
Sur les images de télévision, on voit des supporters du club d'Al Masry envahir la pelouse et poursuivre les joueurs adverses.
Un petit groupe de policiers anti-émeutes tentent de former une haie pour protéger les joueurs d'Al Ahli mais semblent totalement débordés tandis que les supporters continuent de frapper à coups de pieds et de poings les joueurs tentant de fuir.
D'autres membres des forces de l'ordre semblent eux se désintéresser totalement des événements.
"Les forces de sécurité ont fait cela ou l'ont laissé se produire. Les hommes de Moubarak sont toujours au pouvoir ", a accusé Albadri Farghali, représentant de Port-Saïd au parlement.
"Le chef du régime est tombé mais tous ses hommes sont toujours en place", a-t-il hurlé, interrogé par téléphone en direct à la télévision. "Où est la sécurité? Où est le gouvernement? "
Pour de nombreux habitants de Port-Saïd, les violences auraient été déclenchées sciemment pour punir les Ultras d'Al Ahli, un groupe de supporters du club du Caire dont l'expérience des confrontations avec les forces de l'ordre a servi il y a un an, au plus fort des journées révolutionnaires, pour défendre la place Tahrir.
"Pour la première fois dans l'histoire des rencontres entre ces deux équipes, nous n'avons pas vu de policiers ou de membres
des services de sécurité. La police a quitté le stade, votre complot apparaît au grand jour ", fustige UTS dans un communiqué,
qui s'est rapidement propagé sur Internet.
"Ce qui s'est produit est une vengeance contre les Ultras en raison de leur rôle joué lors de la révolution", a indiqué pour sa part le candidat à l'élection présidentielle Hamdeen Sabahy.
Le parlement égyptien nouvellement élu tiendra dans la journée une session extraordinaire sur ces événements.
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