: Vidéo Lyon-Turin, le tunnel de la discorde
Ils pensaient visiter un chantier ; c’est presque en zone militaire que pénètrent les journalistes de France3. Des travaux sous haute surveillance car fortement contestés. Samedi 16 novembre, les manifestants étaient encore des milliers.
A Chiomonte, au nord de l'Italie, des centaines de soldats surveillent nuit et jour la construction d'un tunnel ferroviaire de 57 kilomètres entre l'Italie et la France. Un tunnelier, énorme fraiseuse de 240 mètres de long, est entré en action il y a quelques jours pour creuser une galerie d'accès au chantier souterrain du Lyon-Turin. Coût de cette "autoroute ferroviaire" : 8,5 milliards d'euros, financés aux trois-quarts par Bruxelles et l'Italie. Objectif affiché : réduire la circulation des camions.
Samedi 16 novembre, ils étaient encore des milliers à manifester contre un projet qu'ils jugent beaucoup trop coûteux pour un pays en récession. "Si vous avez un petit salaire, qu'achetez-vous en premier à vos enfants ? A manger, ou une Ferrari ?" s'indigne cette manifestante. L'opposition au TAV (train à grande vitesse) a parfois été violente. Des ouvriers et chefs d'entreprises travaillant sur le chantier ont été agressés : "Pour eux, je suis comme le Judas qui a trahi la vallée pour de l'argent", confie l'un d'eux. La maire de la petite ville de Suse, autrefois opposée au projet, a fini par plier ; elle reçoit des lettres de menaces.
Turin à deux heures et quart de Paris, ce ne sera pas avant... 2025, près de trente-cinq ans apès le lancement du projet.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.