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Vidéo Les effets pervers du tourisme humanitaire

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Envoyé spécial. Les effets pervers du tourisme humanitaire
Envoyé spécial. Les effets pervers du tourisme humanitaire Envoyé spécial. Les effets pervers du tourisme humanitaire (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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Le tourisme humanitaire, c'est bien gentil… Mais que reste-t-il une fois que les volontaires sont rentrés chez eux ? Pour "Envoyé spécial", Chloé Sanguinetti, spécialiste du "volontourisme", et Cho Choch, guide dans des agences de voyage ethnique, sont allés vérifier sur le terrain. Extrait.

Pas de doute : dans ce village népalais, l'aide est arrivée massivement. Chaque maison ou presque a été équipée d'un filtre et d'une pompe à eau. C'est le travail des touristes humanitaires, ces Occidentaux "en vacances" qui pensent faire acte de solidarité. Extrait d'un reportage d'"Envoyé spécial"… après leur passage.

Accompagnée d'un guide népalais, la spécialiste du "volontourisme" Chloé Sanguinetti va vérifier ce travail sur le terrain. La pompe à eau, installée il y a deux semaines, est déjà cassée. Les habitants de la maison ne savent pas comment la réparer. L'eau qu'ils sont censés boire est… marron. 

Une image que les "volontouristes" ne voient jamais

Cette pompe cassée, c'est une image que les volontaires ne voient jamais : ils se contentent d'une photo de la famille posant devant une pancarte à leur nom. "Le principal pour eux, comme dit Cho, ce n'est pas de savoir si la famille se sert de la pompe, c'est juste de l'avoir installée ici." "A la limite, ce qui va se passer, prédit Chloé, c'est que dans quelques mois, il y aura une deuxième pompe à côté, avec le nom de quelqu'un d'autre dessus. C'est choquant."

En attendant, la famille s'approvisionne en eau… chez les voisins. Même chose un peu plus loin, mais avec des puits. Là aussi, de l'eau marron, et un grand panneau pour remercier les donateurs, américains ceux-là. Mais voici le propriétaire du terrain. Il a une idée derrière la tête. Cho fait l'interprète : "Il demande si nous distribuons des puits. Il en voudrait quatre ou cinq." Pour lui, c'est la démonstration de l'effet dévastateur du tourisme humanitaire sur son pays tout entier. Des solutions à court terme qui ne font que "créer des attentes".

Extrait de "Avec les meilleures intentions du monde", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial".

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