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Vers une levée du secret-défense sur les essais nucléaires français en Polynésie

Ces données devraient permettre de mieux déterminer quelles ont été les conséquences des essais en Polynésie, selon l'avocat des victimes des essais nucléaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Vue aérienne datée du 06 juin 2000 de l'atoll de Fangataufa et du bunker de tir d'où fut tiré le 24 août 1968 le premier essai thermonucléaire français. (ERIC FEFERBERG / AFP)

L'association des vétérans des essais nucléaires français (Aven) et l'association Morurua e Tatou réclamaient cette mesure depuis des années : la commission consultative du secret de la Défense nationale a rendu un avis favorable à la déclassification de 58 documents recensant les mesures de radiologie des tirs nucléaires réalisés par la France en Polynésie, révèle Le Parisien/Aujourd'hui en France samedi 19 janvier.

Depuis la fin des tirs en 1996, de nombreux vétérans atteints de cancer ou des proches de vétérans décédés accusent les essais d'avoir provoqué ces maladies.  Quelque 150 000 personnes civiles et militaires ont participé de près ou de loin aux 210 essais français conduits au Sahara algérien et en Polynésie entre 1960 et 1996.

Déterminer les conséquences des essais nucléaires

"C'est une très bonne nouvelle car, une fois étudiées, ces données devraient permettre de mieux déterminer quelles ont été les conséquences des essais en Polynésie", s'est félicité Me Jean-Paul Teissonnière, avocat en France des victimes des essais nucléaires, cité par le quotidien.

"Malgré une décision du tribunal administratif de 2010, qui enjoignait le gouvernement de l'époque de saisir cette commission, il s'y était toujours refusé. En octobre, Jean-Yves Le Drian, le nouveau ministre de la Défense, a finalement accepté de saisir la commission, avec le résultat que l'on sait", a expliqué l'avocat.

En 2004, le pôle santé publique du tribunal de Paris a ouvert une enquête pour "homicide involontaire, atteinte à l'intégrité physique et administration de substance nuisible", à la suite d'une plainte de l'Aven, rappelle le journal. "Une fois que nous aurons reçu les documents, nous les transmettrons à la juge d'instruction en charge de l'enquête", a précisé Me Teissonnière.

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