Nicolas Maduro investi pour un troisième mandat au Venezuela, l'opposition dénonce "un coup d'Etat" et plusieurs pays occidentaux imposent des sanctions
Le président vénézuélien sortant Nicolas Maduro a prêté serment, vendredi 10 janvier, pour un troisième mandat de six ans, lors d'une cérémonie qualifiée de "coup d'Etat" par l'opposition. Plusieurs pays occidentaux ont de nouveau dénoncé un régime "illégitime" et pris des sanctions contre des individus proches du régime.
"Je jure que ce nouveau mandat présidentiel sera celui de la paix, de la prospérité, de l'égalité et de la nouvelle démocratie. Je le jure par l'histoire, je le jure sur ma vie", a lancé Nicolas Maduro devant le président de l'Assemblée, Jorge Rodriguez, qui a ensuite déclaré : "Vous êtes investi comme président constitutionnel."
"Un coup d'Etat a été perpétré", a aussitôt réagi dans un communiqué la principale coalition d'opposition, Plataforma Unitaria, qui réclame l'investiture de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia. La coalition évoque "l'usurpation du pouvoir par Nicolas Maduro (...) soutenu par la force brute et ignorant la souveraineté populaire exprimée avec force le 28 juillet". La cérémonie d'investiture intervient au lendemain de manifestations de l'opposition, qui accuse Nicolas Maduro de fraude électorale lors du scrutin, suivi de troubles meurtriers et de milliers d'arrestations.
Un dirigeant sans "aucune légitimité démocratique", selon l'UE
Les Etats-Unis ont dénoncé un "simulacre" d'investiture. "Maduro a démontré, une fois de plus, son mépris total pour les normes démocratiques et procède à une inauguration illégitime", a déclaré un haut responsable américain. Il a également annoncé de nouvelles sanctions contre huit hauts responsables économiques vénézuéliens, et porté à 25 millions de dollars la récompense pour toute information permettant de traduire Nicolas Maduro en justice.
L'Union européenne a elle aussi dénoncé dans un communiqué un dirigeant sans "aucune légitimité démocratique", et annoncé des sanctions contre 15 personnes "coupables de saper la démocratie, l'Etat de droit ou les droits humains" dans le pays. "L'Union européenne est aux côtés de ceux qui défendent les valeurs démocratiques au Venezuela", a affirmé la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, sur les réseaux sociaux. Le Royaume-Uni a fait de même en gelant les actifs de 15 individus liés au régime de Nicolas Maduro, "tout en dénonçant sa prétention illégitime à la présidence", écrit le ministère des Affaires étrangères britannique dans un communiqué.
Le président français Emmanuel Macron et son homologue brésilien Lula ont appelé vendredi Nicolas Maduro à "reprendre le dialogue avec l'opposition". "La France et le Brésil sont disposés à faciliter cette reprise des échanges, devant permettre le retour de la démocratie et de la stabilité au Venezuela", a ajouté vendredi soir l'Elysée, rapportant un entretien téléphonique entre Lula et Emmanuel Macron. "Toutes les personnes détenues en raison de leurs opinions ou engagements politiques doivent être immédiatement libérées", ont souligné les deux dirigeants.
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