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Venezuela : le président Maduro lance le processus d'assemblée constituante, à l'origine de violentes manifestations

En près de deux mois, plus de cinquante personnes sont mortes lors de manifestations, alors que l'opposition accuse le successeur d'Hugo Chavez de manœuvrer pour conserver le pouvoir.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président vénézuélien Nicolas Maduro brandit devant ses partisans un décret fixant les modalités de désignation d'une nouvelle assemblée constituante, le 23 mai 2017 à Caracas. (CARLOS BARRIA / REUTERS)

Le projet met le feu aux poudres au Vénézuela : le président Nicolas Madura a officiellement lancé, mardi 24 mai, le processus de formation d'une assemblée constituante en vue de rédiger une nouvelle Constitution. Un projet qui a mis l'opposition dans la rue, et provoqué de nombreux affrontement, dans lequels une cinquantaines de personnes sont mortes en moins de deux mois.

Mardi, Nicolas Maduro a signé le décret fixant les modalités d'élection des 540 membres de cette assemblée constituante. Mais ses opposants estiment que la démarche est une façon de consolider son pouvoir, et que le processus est à son avantage.

Les Parlementaires délogés par une nouvelle assemblée

176 des 540 constituants seront désignés par des groupes sociaux (syndicats, retraités, étudiants...) que l'opposition accuse d'être sous la coupe du président vénézuéliens. Les autres doivent être élus selon un découpage par circonscriptions municipales. Plusieurs analystes redoutent qu'il en profite pour placer nombre de ses partisans.

De plus, Nicolas Maduro a précisé que cette assemblée constituante siègerait dans l'hémicycle du Parlement, ce qui revient de fait à en déloger les actuels députés élus. Le Parlement est le seul pouvoir public contrôlé par l'opposition au Vénézuela, depuis sa large victoire aux législatives de fin 2015.

Nicolas Maduro a signé ce décret devant des milliers de sympathisants, à Caracas, au lendemain d'une nouvelle journée de manifestations d'opposants. Elles ont été émaillées de pillages et d'incendies, et trois personnes ont été tuées par balle. Le pouvoir accuse les dirigeants d'opposition "d'actes de terrorisme" et de préparer un coup d'Etat ; l'opposition dénonce, elle, une "répression sauvage".

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