Venezuela : le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia ciblé par un mandat d'arrêt
Au Venezuela, l'un des principaux opposants politiques est menacé d'arrestation. Un mandat d'arrêt a été lancé par la justice contre Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet dont Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur, a annoncé lundi 2 septembre le parquet. "Le tribunal de première instance (...) accorde l'ordre d'arrestation d'Edmundo Gonzalez Urrutia pour de graves" crimes, écrit le parquet.
Edmundo Gonzalez Urrutia, 75 ans, ne s'est pas rendu à trois convocations de la justice, dont la dernière était vendredi, qui voulait l'entendre au sujet du site internet de l'opposition qui le donne vainqueur de la présidentielle. Le parquet avait ouvert début août une enquête contre Edmundo Gonzalez Urrutia et la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado pour "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs".
"Assez de répression et de harcèlement"
Pour justifier ses absences, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui n'a pas été vu en public depuis le 30 juillet, a dit craindre une justice "sans garantie d'indépendance" et le procureur général Tarek William Saab, qu'il accuse de se comporter "comme un accusateur politique". Le président sortant Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral qui n'a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote. Une grande partie de la communauté internationale, Etats-Unis en tête, ne reconnaît pas la réélection de Nicolas Maduro.
Les Etats-Unis "se joignent à plusieurs partenaires internationaux pour condamner le mandat d'arrêt injustifié", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche. "C'est un nouvel exemple des tentatives du [président Nicolas] Maduro pour se maintenir au pouvoir par la force et pour refuser de reconnaître que Edmundo Gonzalez a gagné la majorité des votes" lors de ce scrutin, a ajouté John Kirby, au nom du Conseil de sécurité nationale. "Je rejette catégoriquement le mandat d'arrêt", a également martelé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell sur X, ajoutant : "Assez de répression et de harcèlement contre l'opposition et la société civile. La volonté du peuple vénézuélien doit être respectée."
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