Cet article date de plus de sept ans.

Venezuela : la nouvelle assemblée constituante s'arroge les pouvoirs du Parlement contrôlé par l'opposition

Elue à la demande du président Nicolas Maduro, cette assemblée est acquise à sa cause, l'opposition ayant refusé de présenter des candidats aux élections.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La présidente de l'assemblée nationale constituante du Venezuela, Delcy Rodriguez, s'exprime devant un portrait de l'ancien président Hugo Chavez, le 5 août 2017 à Caracas (Venezuela). (MARCO BELLO / REUTERS)

Le Parlement vénézuélien, seul organe du pays contrôlé par l'opposition, a officiellement perdu ses pouvoirs. L'assemblée constituante élue le 30 juillet se les est arrogés, vendredi 18 août, par un décret. Ses membres appartiennent tous au camp du président socialiste Nicolas Maduro. L'opposition, dans la rue depuis quatre mois, avait choisi de boycotter le scrutin.

La Constituante, qui compte 545 membres, a annoncé par un décret officiel avoir décidé "d'assumer le pouvoir de légiférer sur les sujets visant directement à garantir la préservation de la paix, la sécurité, la souveraineté, le système socio-économique et financier, les biens de l'Etat et la primauté des droits des Vénézuéliens". Elle dispose désormais du pouvoir de dicter des lois, et "tous les organes du pouvoir public [lui] sont subordonnés".

Une assemblée "frauduleuse" pour le Parlement

"Nous n'allons pas permettre plus de détournements du pouvoir ! (...) La Constituante est arrivée pour mettre de l'ordre !" a lancé vendredi la présidente de cette assemblée, l'ex-ministre des Affaires étrangères Delcy Rodriguez, avant de lire le décret.

Dans une lettre ouverte, la direction du Parlement a rappelé qu'elle ne reconnaissait pas "l'Assemblée nationale constituante frauduleuse, ses mandats et tous les actes émanant d'elle". L'élection de la Constituante a été entachée de violences et dénoncée par l'opposition, mais aussi par une grande partie de la communauté internationale.

Lors de sa première session, le 5 août, cette assemblée avait décidé de limoger la procureure générale Luisa Ortega, devenue une des principales opposantes au régime. Elle a aussi annoncé qu'elle siégerait au maximum pendant deux ans.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.