Présidentielle au Venezuela : des tirs lacrymogènes tirés sur des manifestants qui protestent contre la réélection de Nicolas Maduro
La situation se tend dans la capitale vénézuélienne. Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogène à Caracas, lundi 29 juillet, pour disperser des manifestants protestant contre la réélection de Nicolas Maduro à la présidence du Venezuela. Equipées de matériel anti-émeute, les forces de l'ordre ont avancé sur les manifestants qui jetaient des pierres, en tirant des grenades lacrymogènes, dans le quartier de Chacao.
"Qu'il rende le pouvoir maintenant", ont lancé des milliers de manifestants dans plusieurs quartiers pauvres de Caracas, certains brûlant des affiches à l'effigie du président, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Le peuple est énervé. C'est la fraude la plus massive au monde", s'est par exemple insurgé Luis Garcia, 23 ans, dans la foule des protestataires à Pétaré, dans l'est de Caracas.
Nicolas Maduro dénonce une tentative d'imposer un "coup d'Etat fasciste"
Nicolas Maduro a été officiellement proclamé lundi président du Venezuela par le Conseil national électoral (CNE). "Les Vénézuéliens ont exprimé leur volonté absolue en élisant Nicolas Maduro", a déclaré son président, Elvis Amoroso. Lors de son discours devant le CNE, balayant les critiques de l'opposition et de la communauté internationale, le chef de l'Etat vénézuélien a dénoncé une tentative d'imposer un "coup d'Etat fasciste et contre-révolutionnaire au Venezuela".
Selon les résultats du CNE, l'héritier de l'ancien président Hugo Chavez a été réélu pour un troisième mandat consécutif de six ans avec 51,2% des suffrages. Néanmoins, l'opposition a également revendiqué la victoire, refusant ce résultat, auquel elle attribue de nombreuses irrégularités.
Neuf pays d'Amérique latine demandent un "réexamen complet" des résultats
Si Nicolas Maduro a reçu le soutien de la Russie et de la Chine ainsi que de ses autres alliés habituels - Cuba, Nicaragua, Honduras et Bolivie-, les réactions négatives ou sceptiques ont afflué de la communauté internationale. Neuf pays d'Amérique latine (Argentine, Costa Rica, Équateur, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine, Uruguay) ont ainsi appelé lundi dans une déclaration commune à un "réexamen complet avec la présence d'observateurs électoraux indépendants".
En réponse, le Venezuela a annoncé lundi le retrait de son personnel diplomatique de sept pays d'Amérique latine pour protester contre "l'ingérence" de leurs gouvernements, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Caracas estime que la position de ces gouvernements (Argentine, Chili, Costa Rica, Panama, Pérou, République dominicaine et Uruguay) "porte atteinte à la souveraineté nationale" et a exigé que leurs diplomates quittent le pays.
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