Le Venezuela ne se déclarera "jamais" en défaut de paiement, assure son président
Nicolas Maduro a fait cette déclaration alors que le pays aborde lundi une série de rendez-vous cruciaux avec ses créanciers internationaux.
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a affirmé, dimanche 12 novembre, que son pays ne se déclarerait "jamais" en défaut de paiement. Une déclaration faite avant des rendez-vous cruciaux impliquant les créanciers internationaux à propos de l'énorme dette publique que le Venezuela ne parvient plus à rembourser. "Ils ont spéculé sur le fait que le Venezuela se déclarerait en défaut (de paiement). Jamais ! Le défaut (de paiement) ne se produira jamais au Venezuela", a-t-il asséné, avant de lancer : "Le Venezuela aura toujours une stratégie claire et, maintenant, notre stratégie est de renégocier et de refinancer toute la dette. (...) Que ce soit clair pour tous les créanciers et tous les agents financiers !"
Dans cette intervention dominicale, le chef de l'Etat a également évoqué les négociations en cours avec la Chine et la Russie, des pays alliés auxquels le Venezuela doit respectivement 28 et huit milliards de dollars sur une dette publique totale évaluée à 150 milliards de dollars. Les pourparlers avec Pékin à ce sujet se déroulent "parfaitement", selon le président vénézuélien, et un accord a été conclu cette semaine avec Moscou en vue de restructurer environ trois milliards de dollars de créances, a-t-il ainsi souligné.
Une dette détenue à 70% par des Américains et des Canadiens
A Caracas, le président Maduro, fragilisé depuis plusieurs mois par une crise économique, politique et humanitaire, a convoqué pour lundi une réunion de créanciers internationaux pour tenter de renégocier la dette. Les observateurs demeurent réservés sur le succès à attendre de cette rencontre qui aura lieu à 14 heures (19 heures en France), puisque Washington interdit à ses banques et à ses citoyens d'acheter de nouvelles obligations ou de négocier des accords proposés par le gouvernement vénézuélien.
Difficile d'imaginer que des créanciers américains - selon Caracas, 70% des détenteurs de bons vénézuéliens sont issus des Etats-Unis ou du Canada - se rendent à l'invitation de Nicolas Maduro, qui accuse les Etats-Unis de "persécution financière".
Un défaut de paiement aggraverait la récession au Venezuela, dont le PIB a chuté de 36% en quatre ans, et couperait ce pays et la compagnie pétrolière publique PDVSA des marchés internationaux, tout en les exposant à des poursuites et à la saisie d'actifs et filiales à l'étranger. Ce pays pétrolier a notamment été ruiné par la chute des cours du brut (source de 96% de ses revenus en devises).
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