Le Venezuela aura été le pays le plus violent au monde en 2018
Un rapport de l’Observatoire vénézuélien de la violence conclut que le Venezuela connaît pourtant une baisse du taux d'homicides.
Le Venezuela a vécu en 2018 dans un climat de violence inégalé, selon les conclusions d’un rapport de l’Observatoire vénézuélien de la violence. Il dépasse ainsi le Honduras et le Salvador dont le taux d’homicides a chuté cette année.
Avec un taux de 81,4 homicides pour 100 000 habitants, le Venezuela connaît pourtant lui aussi une légère baisse.
Mais selon le directeur de l’Observatoire vénézuélien de la violence, Roberto Briceño-León, cette baisse s’explique avant tout par une censure du gouvernement chaviste. "Il nous semble qu’il y a une décision politique pour ne pas recenser les délits. Non seulement cela permet d’éviter que ces données dérangeantes sortent du pays, mais cela permet aussi qu’elles ne soient pas connues ici."
23 000 homicides en 2018
Le sociologue Roberto Briceño-León estime tout de même que deux facteurs peuvent avoir fait baisser le taux d’homicides. D’abord la politique d’élimination pure et simple des délinquants par la police. Selon lui, un tiers des 23 000 homicides commis cette année l’ont été par des forces de l’ordre.
Le deuxième facteur serait l’émigration des délinquants qui n’ont plus rien à voler à cause de la crise économique. Selon lui, cette crise modifie la violence au Venezuela. "En particulier avec l’apparition des délits de famine. Comme les gens n’ont rien à manger, ils se retrouvent obligés de voler de la nourriture."
Ce ne serait donc plus le crime organisé qui fait du Venezuela le pays le plus dangereux du monde, mais le désespoir d’une population devenue trop pauvre. Le FMI estime à 10 000 000 % l’inflation au Venezuela en 2019 et le PIB du pays a chuté de 18% en 2018.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.