Grève générale au Venezuela : la population fait pression sur le gouvernement
L'opposition vénézuélienne appelle à la grève générale vendredi 28 octobre. L'objectif : tenter de renverser le gouvernement Maduro.
Grève générale vendredi 28 octobre au Venezuela, à l'appel de l'opposition, deux jours après une manifestation massive de la population. L'enjeu : tenter de faire pression sur le gouvernement pour ré-enclencher le processus du référendum révocatoire contre le président Nicolas Maduro.
La première étape avait été validée début août. Mais jeudi 20 octobre, coup de théâtre : les autorités électorales du pays ont décidé de "retarder le processus jusqu'à nouvel ordre". La décision rend toute tenue d'un scrutin contre Nicolas Maduro quasi impossible cette année.
Mais l'opposition ne s'avoue pas vaincue. Elle demande donc aux Vénézuéliens de rester chez eux entre 6 heures du matin et 18 heures, vendredi 28 octobre. Une grève qui divise la population, comme l'a constaté sur place RFI.
Du jamais vu dans le pays
Dans le quartier commerçant de Chacao, une papeterie, notamment, n'ouvre pas ses portes. Une décision de faire grève qu'approuve l'employée. Il ne faut pas baisser la pression, selon elle, après la manifestation massive d'il y a deux jours.
"C'est le moment de faire grève ! En fermant, nous allons perdre de l'argent, mais ce sacrifice doit valoir le coup. Nous ne sommes pas en train de faire un coup d'État : nous sommes en train d'essayer d'avoir une qualité de vie et de changer le pays !"
Personne n'a jamais vu ça : j'ai 39 ans et je n'aurais jamais cru que nous allions vivre un jour une telle situation.
Une grève qui risque d'aggraver la crise ?
Une décision que ne partage pas ce gérant d'un restaurant du quartier. Même s'il se revendique à "100% anti Maduro", une grève générale ne fera, selon lui, qu'aggraver encore plus la crise économique : "Les conditions ne nous permettent absolument pas de faire grève : dans ce restaurant, nous devons payer nos employés, payer des impôts... Je suis d'accord pour aller manifester, mais pas pour la grève."
Cette grève, ça va faire du mal au pays. C'est de la folie : un pays en faillite comme le Venezuela a besoin de travailler plus, et non de s'arrêter !
Le camp Maduro, lui, n'a pas tardé à réagir par la voix de Diosdado Cabello, l'homme fort du parti chaviste au pouvoir, qui appelle "les travailleurs et les forces armées à occuper les entreprises à l'arrêt".
À noter que Nicolas Maduro a annoncé jeudi 27 octobre une augmentation du salaire minimum de 40% à partir du 1er novembre. Une hausse d'ores et déjà jugée insuffisante par beaucoup d'économistes face à l'inflation galopante.
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