Réélection contestée de Nicolas Maduro : l'opposition vénézuélienne dénonce une "escalade de la répression" après de nouvelles arrestations
Après l'arrestation de deux de ses leaders, l'opposition vénézuélienne dénonce une "escalade de la répression". Les ex-députés Américo De Grazia et Williams Davila ont été arrêtés, jeudi 8 août, au Venezuela. "Après plus de 24 heures sans savoir où il se trouvait, (...) nous avons appris qu'il est détenu" au siège du renseignement, a affirmé sur Instagram la fille d'Américo De Grazia. "Nous ne savons pas quels faits lui sont reprochés, ils n'ont pas de mandat d'arrêt contre mon père, nous n'avons pas [reçu] de signe de vie, nous ne savons pas dans quelles conditions il est détenu", a-t-elle poursuivi.
Williams Davila a, lui, été arrêté lors d'un rassemblement en soutien aux "prisonniers politiques" organisé dans la capitale Caracas, a annoncé la Plateforme unitaire démocratique (PUD). A la toute fin du mois de juillet et début août, l'opposition avait également dénoncé les arrestations de Freddy Superlano puis de Roland Carreno, deux cadres de Volonté populaire (VP).
Le réseau social X suspendu
"Cette escalade de la répression et de la persécution doit cesser et nous en alertons le monde", a dénoncé sur X la coalition de l'opposition vénézuélienne, juste avant que le président Nicolas Maduro n'annonce la suspension du réseau social. La plateforme, rendue inaccessible à travers le pays dans la soirée, sera bloquée pendant dix jours. Le président accuse les réseaux sociaux d'être à l'origine d'un "coup d'Etat cyberfasciste criminel", dans le sillage de sa réélection contestée.
Nicolas Maduro a été proclamé président pour un troisième mandat par le Conseil national électoral, avec 52% des voix obtenues à la présidentielle. Mais l'opposition assure que c'est son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui l'a emporté, se basant sur des procès-verbaux des différents bureaux de vote obtenus grâce à ses scrutateurs. L'organe légalement mandaté pour divulguer de manière transparente les résultats de l'élection, le Conseil national électoral (CNE), s'y refuse, déclarant avoir été victime d'un piratage informatique.
Jeudi, le Brésil, la Colombie et le Mexique, trois pays d'Amérique du Sud dirigés par la gauche, ont à nouveau demandé à Caracas de rendre publics ces procès-verbaux. "Il y a une hystérie internationale à propos des procès-verbaux", a répondu la vice-présidente Delcy Rodriguez, devant un parterre de diplomates. "Excusez-moi monsieur l'ambassadeur français, mais les procès-verbaux ont même éclipsé les Jeux olympiques", a-t-elle ironisé.
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