Soupçonné d'"actes inappropriés", un cardinal britannique démissionne
Keith O'Brien, âgé de 74 ans, ne se rendra pas au Conclave qui doit élire le pape.
Il ne se rendra pas au conclave pour élire un nouveau pape. Le cardinal Keith O'Brien, chef de l'Eglise catholique d'Ecosse, accusé d'"actes inappropriés" envers des prêtres, datant de plus de trente ans, a démissionné. "Le Saint-Père le pape Benoît XVI a accepté le 18 février la démission de son éminence le cardinal O'Brien de la gouvernance de l'archidiocèse de Saint Andrews et Edimbourg (Ecosse)", a annoncé l'Eglise catholique d'Ecosse dans un communiqué, lundi 25 février. Elle confirme une information annoncée plus tôt par les chaînes de télévision britanniques BBC (en anglais) et Sky News.
De quoi est-il soupçonné ?
L'affaire a été révélée par l'hebdomadaire britannique The Observer (en anglais) samedi 23 février. Trois prêtres et un ancien prêtre l'accusent d'"actes inappropriés" commis il y a trente-trois ans. L'un d'eux se plaint d'avoir été la victime d'attentions non désirées de la part du cardinal à l'issue d'une soirée très arrosée. Un autre prétend que Mgr O'Brien profitait de prières nocturnes pour avoir des contacts inappropriés.
Les plaignants, qui réclamaient la démission du cardinal, craignaient que leur rapport ne soit pas examiné comme il faut si le prélat était autorisé à se rendre à Rome pour le conclave qui doit conduire à l'élection d'un nouveau pape.
Mauvais timing pour l'Eglise catholique
Cette perspective de l'élection d'un successeur de Benoît XVI a donc précipité la démission du cardinal. "Je ne participerai pas au conclave. Je ne souhaite pas que les médias concentrent leur attention sur moi, mais plutôt sur le pape Benoït XVI et son successeur", a déclaré lundi matin le cardinal O'Brien, âgé de 74 ans. Les accusations le concernant auraient en effet été transmises à Rome une semaine avant la démission du pape.
Ce scandale se télescope avec un autre. Selon La Repubblica (en italien), il existerait un "lobby gay" au sein du Vatican qui aurait poussé le souverain pontife à renoncer à sa charge. Selon le journal, un groupe de pression aurait exercé un chantage sur certains prélats du Vatican, sur fond de liaisons homosexuelles.
Ces révélations seraient issues de l'enquête ultrasecrète menée au sein de la curie par une commission de trois cardinaux à la retraite, Juliàn Herranz, Jozef Tomko et Salvatore De Giorgi, suite au scandale "Vatileaks". Leur rapport d'enquête sur cette affaire de fuites de documents confidentiels dans l'entourage de Benoît XVI sera transmis exclusivement au nouveau pape, a justement annoncé lundi 25 février le porte-parole du Vatican.
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