: Vidéo "13h15". Les trucs d'espion d'un ex-agent illégal du KGB aux Etats-Unis
Le meilleur allié de l'espion, c'est la prudence. Son plus grand ennemi, c'est la paranoïa qui aveugle. Jack Barsky, ex-agent illégal du KGB aux Etats-Unis, explique les techniques employées avant de se rendre à un rendez-vous… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 18 juin.
Une fois arrivé sur le sol américain en 1978, Jack Barsky fait ses premiers pas en tant qu'"agent illégal", selon l'expression du KGB, le service de renseignement de l'ex-Union soviétique. Pendant sa formation à Moscou, il passait déjà comme le meilleur élément au jeu de la surveillance : il consiste notamment à repérer celles et ceux qui pourraient le suivre. La moindre imprudence peut faire expulser l'illégal démasqué ou même lui coûter la vie.
Avant de se rendre à un rendez-vous, la procédure exige de déambuler près de trois heures en ville afin d'être certain que personne ne l'a pris en filature. "Il faut chercher tous les endroits où vous avez une raison valable de vous rendre : des magasins, un bureau de poste… explique l'ex-espion. Il faut changer de moyens de transport et se comporter le plus naturellement du monde, tout en regardant ce qui se passe autour de vous…"
"C'est un art, vraiment un art"
"Il est interdit de se retourner, ça, c'est non ! On ne peut sûrement pas se servir d'un miroir. Ce serait vous trahir aux yeux de ceux qui vous suivent", précise celui qui s'appelait Albrecht Dittrich en Allemagne de l'Est avant de prendre, pour construire sa "légende", le nom d'un Américain mort. "Même le vieux truc consistant à s'approcher d'une vitrine pour voir qui se tient derrière vous est interdit. Et si vous voyez deux fois le même visage, vous savez que vous êtes suivi. C'est un art, vraiment un art. C'est très difficile à décrire." L'idée est d'obliger les suiveurs à s'approcher assez près pour qu'ils se découvrent.
Le meilleur allié de l'espion, c'est la prudence. Son plus grand ennemi, c'est l'aveuglante paranoïa. Les échanges de Jack avec les autres agents du KGB se font généralement en plein jour, généralement dans un parc. Barsky a vécu en immersion pendant des années, comme un Américain, jusqu'à fonder une famille et avoir un enfant. "Aujourd'hui encore, quand on frappe à ma porte, ça me provoque une sorte de peur. J'ai aussi tendance à cacher des choses absurdes à la maison. C'est de l'instinct, ça n'a pas de sens", témoigne l'ex-illégal devenu citoyen américain.
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