USA: la révolte des élèves contre les légumes obligatoires
La grogne montait déjà depuis quelques mois. Les élèves qui jetaient les fruits et légumes proposés dans les cantines, crient maintenant leur haine à Michelle Obama. Les chips et les sucreries sont désormais interdits dans les couloirs des établissements scolaires.
Et sur Twitter, le hashtag #BringBackOurSnacks (rendez-nous nos snacks) fait fureur depuis le mois d'août 2014 écrit sur son blog American Miroir , Hélène Crié-Wiesner. Même les politiques s'en mêlent, comme l'ancien membre de la Chambre des représentants, Joe Walsh. Il critique ouvertement la Première dame qui, écrit-il, « veut dicter aux américains ce qu'il faut manger».
Pourtant l'objectif de Michelle Obama semblait louable. Très engagée dans la lutte contre l'obésité, la First Lady avait réussi à faire voter une loi obligeant les cantines des écoles publiques à proposer des fruits et des légumes et à respecter des seuils maximums de sucre, de sel et de gras. C'est un véritable engagement personnel pour Michelle Obama qui déclarait en 2010 au Washington Post : «Nous devons cela aux enfants qui ne réalisent pas leur potentiel car ils n'ont pas accès aux aliments répondant à leurs besoins nutritifs journaliers. Et nous devons cela à notre pays, car notre prospérité dépend de la santé et de la vitalité des générations futures».
A l'époque Michelle Obama semblait avoir gagné son combat malgré la forte opposition des jeunes Américains àdélaisser leurs frites et leurs nuggets. Mais aussi des parents d'élèves et des Républicains au nom de la sacro-sainte liberté individuelle.
C'est le deuxième volet de cette loi qui a véritablement mis le feu aux poudres. Fini sodas, chips et barres chocolatées dans les distributeurs. Des machines, pour l'instant vides, qui devraient bientôt être réapprovisionnées avec des briques de lait, des jus de fruits naturels, des fruits frais et des yaourts précise le Figaro.
Les jeunes se plaignent désormais de mourir de faim à l'école. Ils jeûnent et se ruent sur les sucreries dès leur retour à la maison.
De même cette photo de la famille Obama a été largement partagée sur les réseaux sociaux accompagnée parfois de ce commentaire ironique : «Je suis sûr que ce burger est bien meilleur que mon déjeuner».
Les critiques s'en prennent directement à Michelle Obama, surnommée par certains «The Food Nazi».
Mais derrière cette avalanche de récriminations, l'argent pourrait jouer un rôle majeur. Il y a quatre ans, la mise en place de cette loi a été chiffrée à 4,5 milliards de dollars de frais supplémentaires. Car pour répondre aux normes demandées, les cantines doivent se procurer des aliments plus chers. Pourtant toutes les données des organismes de lutte contre l'obésité restent alarmants. Le dernier rapport du Trust for America's health indique qu'un enfant sur trois aux USA est en surpoids ou souffre d'obésité, même si on constate que la courbe du nombre d'enfants obèses progresse moins vite qu'auparavent. Mais offrir aux enfants de la junk food reste plus économique.
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