USA : épidémie de suicides chez les vétérans
120 morts par semaine, 17 par jour... En 2005, 6.256 personnes ayant servi dans l'armée ont mis fin à leurs jours. Ce taux de suicide est 2,3 fois plus important que la moyenne américaine. Et dans la tranche des 20-24 ans, regroupant ceux envoyés en Irak ou en Afghanistan, elle l'est 3,6 fois plus.
"Ces chiffres montrent clairement une épidémie de problèmes de santé mentale", estime Paul Sullivan, militant des droits des anciens combattants interrogé par CBS. Dépressifs, suicidaires, victimes de stress post-traumatique : dans les six mois qui suivent leur retour d'Irak, 20,3 % des engagés et 42,4% des réservistes et des membres de la garde nationale "nécessitent un traitement psychique" lié à leur expérience. Les associations de secours pronostiquent un prochain "tsunami". Le département des Anciens combattants dépense à peine 3 milliards de dollars par an pour des services spécialisés dans la santé mentale. Selon une étude, le coût sanitaire réel de l'Irak devrait dépasser sur le long terme celui de la guerre elle-même.
"Tout le monde ne revient pas de la guerre blessé, mais au bout du compte personne ne revient égal à lui même", souligne Paul Rieckhoff, ancien combattant dans les Marines et président d'une association de vétérans. Au delà des problèmes mentaux, une étude publiée la semaine dernière montre que l'alcoolisme fait aussi des ravages dans les rangs des anciens combattants d'Irak, d'Afghanistan ou du Vietnam et que parmi eux, le nombre de sans domicile fixe est en constante augmentation : sur 24 millions de vétérans aux Etats-Unis, 500.000 sont aujourd'hui SDF.
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