USA : débat autour de la peine de mort par injection
L'affaire a été portée devant la plus haute institution juridique du pays par deux condamnés à mort du Kentucky qui estiment que le recours à ces injections correspond à un châtiment cruel et inhabituel interdit par la Constitution. A l'exception du Nebraska qui a recours à la chaise électrique, la totalité des Etats appliquant la peine capitale aux Etats-Unis de même que les autorités fédérales utilisent cette méthode d'injection de trois produits (sodium de thiopental qui provoque une perte de connaissance, bromure de pancuronium qui provoque une paralysie musculaire et chlorure de potassium qui provoque un arrêt cardiaque).
Les avocats des deux condamnés du Kentucky argueront que l'injection peut provoquer des souffrances atroces et inutiles. C'est la première fois depuis 1879 que la Cour suprême est amenée à se prononcer sur les méthodes d'exécution. A l'époque, elle avait jugé les pelotons d'exécution conformes à la constitution.
Mais le contexte a changé. Les progrès de la police scientifique, notamment les tests ADN, ont permis de disculper ces dernières années un grand nombre de condamnés. Si les partisans de la peine de mort sont toujours majoritaires parmi la population américaine, aux alentours de 60 à 65%, leur proportion a pourtant nettement reculé du fait de ces rebondissements dans les enquêtes criminelles.
En 2007, 42 condamnés ont été exécutés aux Etats-Unis, soit le nombre le plus bas de ces treize dernières années. Le mois dernier, le New Jersey est devenu lui le premier Etat de l'Union à abolir la peine de mort depuis son rétablissement, par la Cour suprême, en 1976. Les exécutions capitales restent à ce jour en vigueur dans 36 Etats. Depuis 1976, selon le Centre d'information sur la peine de mort (abolitionniste), 929 condamnés ont été exécutés par injection, 154 par électrocution, 11 dans des chambres à gaz, trois par pendaison et deux par un peloton d'exécution.
Caroline Caldier avec agences
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