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Uber se lance dans le fret routier et le camion sans chauffeur
Après avoir bouleversé le paysage économique du transport en taxi, Uber s’intéresse aux camions. 2017 devrait voir apparaître une application mettant en relation chauffeurs et affréteurs. Mais Uber s’intéresse aussi aux véhicules sans chauffeur.
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Pour l’heure, comme le signale Usine digitale, le site internet est minimaliste. Il permet une inscription sur ce qui semble être une future bourse au fret. Il suffit de se faire connaître comme chauffeur ou comme affréteur et…«bientôt» vous aurez des nouvelles d’Uber!
Rien de bien révolutionnaire donc. Des sites de ce genre sont nombreux comme Chronotruck pour la France. Car pour un transporteur, l’objectif est de ne jamais circuler à vide. Internet, la géolocalisation, permettent déjà aux routiers indépendants ou aux entreprises de trouver des marchandises à charger. Uber n’arrive donc pas avec un concept nouveau, comme cela fut le cas pour les taxis.
Pourtant, l’arrivée de la firme américaine et de son modèle économique dans le monde du fret routier, soulève l’enthousiasme des uns et l'inquiétude des autres. Car, peu de temps auparavant, Uber a mis la main sur la start up Otto, leader du poids-lourd sans chauffeur. Uber a posé 700 millions de dollars sur la table pour acquérir cette pépite. Mais elle le vaut bien.
En effet, le 20 octobre 2016, Otto réalise une première mondiale. La firme a livré un chargement sur une distance de 200 km grâce à un camion sans chauffeur. Un camion Volvo, avec qui Uber a signé un partenariat. Chacun apporte 300 millions de dollars pour développer les systèmes de conduite autonome.
L’avenir du «sans chauffeur»
L’argument sécuritaire du camion sans chauffeur s’oppose à son impact sur le marché du travail. Selon le journal Le Monde, 330.000 poids lourds ont été impliqués dans des accidents qui ont coûté la vie à près de 4000 personnes. Or, le véhicule sans chauffeur ne provoquerait pas d’accident selon ses concepteurs.
En face, il y a en revanche la destruction de l’emploi. Il y a 3,5 millions de chauffeurs aux Etats-Unis. On imagine la casse que le système sans chauffeur provoquerait. Pire encore en France, où selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), le coût de l’heure de conduite se situe 20% au-dessus de la moyenne de ses partenaires européens. La tentation de l’automatisme serait grande pour les entrepreneurs.
La réglementation au secours des chauffeurs
Uber a dû souvent batailler contre la réglementation pour parvenir à imposer son modèle économique. Parfois comme pour Uber Pop, qui permet à n’importe qui de devenir taxi d’un jour, la firme californienne a échoué. Cette fois encore, avec la voiture sans chauffeur, la législation lui met des bâtons dans les roues.
Et c’est dans son propre jardin, en Californie, qu’Uber s’est fait rappelé à l’ordre. L’Etat a exigé l’arrêt de l’expérimentation de véhicule sans chauffeur lancée à San Francisco, 24 heures à peine après son lancement. Motif: il y a un défaut d’autorisation légale et des craintes pour la sécurité. «Il est essentiel qu'Uber prenne les mesures appropriées pour assurer la sécurité du public», a déclaré Brian Soubet, responsable du département véhicule à moteur de l’Etat de Californie.
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