Cet article date de plus de sept ans.
Trump renégocie l’Alena, le marché commun de l’Amérique du Nord
Le président Trump a largement critiqué le libre-échange pendant sa campagne. Si le président américain est difficile à suivre, il a toujours semblé menacer de se retirer de l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain, Nafta en anglais). Mercredi 26 avril, les partenaires des Etats-Unis (Mexique et Canada) auraient accepté de renégocier cet accord signé en décembre 1992.
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«Le président Trump a convenu de ne pas retirer les Etats-Unis de l'Alena à ce stade et les dirigeants se sont mis d'accord pour rapidement mettre en œuvre (...) une rénégociation du traité Alena dans l'intérêt des trois pays», a indiqué la Maison Blanche.
«C'est un honneur pour moi d'actualiser l'Alena par la négociation. C'est un honneur de traiter aussi bien avec le président Pena Nieto que le Premier ministre Trudeau et je suis persuadé que, au bout du compte, le résultat final (des discussions) rendra nos trois pays meilleurs et plus forts», a dit Donald Trump.
Why reshaping NAFTA could be good for #Mexico https://t.co/pDqsUhJbf2 #trade pic.twitter.com/yeBhms8I2U
— World Economic Forum (@wef) April 23, 2017
Dans son combat pour l'America first et sa critique du libre-échangisme, le président américain avait menacé de sortir unilatéralement du traité. L’annonce de négociations a donc été favorablement accueilli par les marchés, redonnant des couleurs aux monnaies canadienne et mexicaine.
Dès l'arrivée au pouvoir de Trump, son administration a prévenu. «Le président veut renégocier l'Alena. Si nos partenaires refusent une négociation qui apporte aux travailleurs américains un accord équitable, alors le président avertira que les Etats-Unis ont l'intention de quitter l'Alena.»
Le 23 janvier, trois jours après son investiture, Donald Trump a signé une ordonnance retirant les Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP) et a alors menacé de faire de même avec l'Alena. Le président américain accuse le Mexique de détruire des emplois américains et, début avril, il a imposé des droits de douane de 20% sur les importations de bois d'œuvre canadien.
L'Alena préparé sous Bush signé par Clinton
#NAFTA’s Legacy: More than 200k small American farms lost. Read More: https://t.co/AyjgzQP6sG #ReplaceNAFTA pic.twitter.com/7mGDyw9vTJ
— Replace NAFTA (@ReplaceNAFTA) April 27, 2017
Le 23 janvier, trois jours après son investiture, Donald Trump a signé une ordonnance retirant les Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP) et a alors menacé de faire de même avec l'Alena. Le président américain accuse le Mexique de détruire des emplois américains et, début avril, il a imposé des droits de douane de 20% sur les importations de bois d'œuvre canadien.
L'Alena préparé sous Bush signé par Clinton
L’Alena est un traité de libre-échange qui a commencé à être négocié en 1992 sous George Bush et est entré en vigueur sous Bill Clinton en 1994. Il a quasiment supprimé les droits de douane entre les USA, le Canada, le Mexique, et a levé les restrictions aux investissements (donc aux mouvements d’entreprises) dans cet espace de quelque 480 millions d’habitants.
Le bilan de cette ouverture des frontières est difficile à établir. Pour les uns, il a permis une accélération de la croissance (et notamment des échanges). Pour d’autres, il a détruit des pans entiers de l’industrie américaine, thématique largement reprise dans la campagne par le candidat Trump.
Trump avait notamment mis en avant le solde commercial avec le Mexique qui, «au moment de la signature de l’Alena, était légèrement à l’avantage des Etats-Unis (1,6 milliard de dollars), alors que depuis le déficit n’a cessé de se creuser, pour atteindre 60 milliards de dollars», selon Le Monde. Le président élu avait notamment mis en avant l’exemple de l’industrie automobile américaine. Au moment de la signature de l'Alena, le Mexique fabriquait 1,1 million de véhicules. Aujourd’hui, le chiffre s’élève à 3,4 millions. En un peu plus de vingt ans, Le Mexique a pratiquement doublé sa part de marché dans la production nord-américaine. Désormais, une voiture sur cinq de la zone est fabriquée au Mexique. Il faut dire que, selon Le Monde, les salaires mexicains sont de 80% inférieurs à ceux des Etats-Unis.
Le libre-échange en question en Europe aussi
Le débat n’est pas sans rappeler ce qui se joue dans la campagne présidentielle française où les thèmes de l'industrie française et de l’Europe sont centraux dans la campagne. Il n’est pas sans rappeler ce qui a agité la politique britannique avec la campagne et la victoire du Brexit.
Mais à la différence de l’Union européenne, l’Alena n’a jamais développé de structure fédérale supra-étatique comme la monnaie unique ou des institutions communautaires.
Trump avait notamment mis en avant le solde commercial avec le Mexique qui, «au moment de la signature de l’Alena, était légèrement à l’avantage des Etats-Unis (1,6 milliard de dollars), alors que depuis le déficit n’a cessé de se creuser, pour atteindre 60 milliards de dollars», selon Le Monde. Le président élu avait notamment mis en avant l’exemple de l’industrie automobile américaine. Au moment de la signature de l'Alena, le Mexique fabriquait 1,1 million de véhicules. Aujourd’hui, le chiffre s’élève à 3,4 millions. En un peu plus de vingt ans, Le Mexique a pratiquement doublé sa part de marché dans la production nord-américaine. Désormais, une voiture sur cinq de la zone est fabriquée au Mexique. Il faut dire que, selon Le Monde, les salaires mexicains sont de 80% inférieurs à ceux des Etats-Unis.
Le libre-échange en question en Europe aussi
Le débat n’est pas sans rappeler ce qui se joue dans la campagne présidentielle française où les thèmes de l'industrie française et de l’Europe sont centraux dans la campagne. Il n’est pas sans rappeler ce qui a agité la politique britannique avec la campagne et la victoire du Brexit.
Mais à la différence de l’Union européenne, l’Alena n’a jamais développé de structure fédérale supra-étatique comme la monnaie unique ou des institutions communautaires.
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