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Trafic de graisse humaine à destination de l'Europe au Pérou?

Les faits "paraissent incroyables, mais c'est la vérité". Le ministre péruvien de l'intérieur a eu du mal à présenter cette affaire de marché noir de graisse humaine destinée au marché des cosmétiques européens. Une affaire qui pourrait avoir fait des dizaines de victimes sur plusieurs années.
Article rédigé par franceinfo
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Dans cette affaire très étrange, le mythe rejoint la
réalité: la bande soupçonnée s'appelait les "Pishtacos" (plus ou moins "les
égorgeurs" en quechua), en référence à un personnage légendaire de la culture
andine qui tuait et dépeçait ses victimes pour vendre leurs tissus.
Ce contexte a d'ailleurs compliqué l'enquête, car les habitants des zones
rurales concernées, “par peur de disparaître eux aussi, n'ont pas dénoncé des
faits connus, et se bornaient à parler de mythes ou légendes” affirme la
police dans un communiqué.

Quatre Péruviens, trois hommes et une femme, ont à ce jour été arrêtés début
novembre, à Lima et Huanuco, à 400 km au nord-est. Sept personnes au moins sont
recherchées, dont deux ressortissants italiens identifiés à partir de
communications téléphoniques selon le procureur Jorge Sans.
Un des Italiens aurait regagné l'Europe, selon lui.
A ce jour, un seul meurtre est avéré: un homme de 27 ans enlevé mi-septembre
dans la région de Huanuco, et dont des restes ont été retrouvés. Dix-sept litres
de graisse d'origine humaine ont été saisis.
Le nombre de victimes est inconnu. Le leader présumé de la bande Hilario
Cudena, 56 ans, en a mentionné "plusieurs" étalés sur plus de 30 ans. Mais selon le général de police Eusebio Felix ces aveux sont à prendre avec prudence.
Enfin l'incertitude entourant l'affaire a été nourrie par le scepticisme de
plusieurs chirurgiens péruviens, cités dans la presse. Si le recel commercial est bien le but, ceux-ci s'étonnent d'un modus
operandi artisanal et fastidieux, quand des quantités de graisse humaine
extraite en chirurgie, et de qualité plus pure, sont régulièrement mises au
rebut par des hôpitaux, et faciles à se procurer.

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