Timide retour de la croissance aux Etats-Unis
“Président échaudé craint le triomphalisme”. C'est plus qu'un dicton, c'est un credo qui parcours les allées de la Maison Blanche, à l'annonce des chiffres encourageants de l'économie américaine, qui semble sortir du K.O. Cet été, le pays est enfin sorti de la récession, après deux ans dans la lessiveuse. La croissance est montée à 3,5%, après quatre trimestres consécutifs dans le rouge.
L'économie a été dopée par des mesures gouvernementales pour soutenir les achats de voitures et de logements. Le coup de fouet donné par les dépenses publiques, en hausse de 7,9% ces trois derniers mois, après avoir grimpé de 11,4% au précédent trimestre.
_ Les analystes soulignent toutefois que le rebond est fragile, et avertissent que la reprise devrait être lente en raison de la hausse du chômage et de la persistance de difficultés d'accès au crédit pour les entreprises et les particuliers. “Pour chaque personne sans travail, chaque famille confrontée à une saisie immobilière, chaque petite entreprise qui fait face à la contraction du crédit, la récession reste d'actualité et aiguë”, a souligné le secrétaire au Trésor Timothy Geithner.
Même tonalité prudente à tous les échelons de l'administration. L'équipe de Barack Obama prévient notamment que ce chiffre ne sera pas suffisant pour briser la hausse du chômage l'an prochain : actuellement à 9,8%, son plus haut niveau depuis 26 ans, il pourrait dépasser les 10% en 2010.
Quant aux chiffres de la croissance, l'association nationale pour l'économie des entreprises (NABE) prédit un ralentissement à 2,4% au dernier trimestre 2009, et 2,5% pour les trois premiers mois de 2010. D'autres économistes estiment que la hausse du PIB sera plus proche de 1% dans cette période.
Ce rebond américain va-t-il bénéficier aux autres régions du monde et en particulier à l'Europe ? Rien n'est moins sûr, car une partie de cette renaissance américaine est construite sur les exportations US : elles ont bondi de 21,4% au troisième trimestre. Elles sont soutenues par un dollar qui atteint des records de faiblesse, face, notamment, à l'euro.
Grégoire Lecalot, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.