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Ruth Porat, la nouvelle directrice financière de Google et Alphabet

Depuis le 10 août 2015, le nom Google ne désigne plus que le célèbre moteur de recherche et quelques autres activités essentielles de l'entreprise high-tech. Les activités périphériques sont désormais réunies dans un conglomérat nommé Alphabet. La mesure prend effet quelque mois après la nomination de Ruth Porat à la tête de la direction des finances de Google.
Article rédigé par Danara Ismetova
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Ruth Porat à Washington, en mars 2015. (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Le principal changement concerne la séparation des activités. Google conserve le moteur de recherche, la plateforme vidéo Youtube, le système d'exploitation mobile Android, l'application Google Maps, la messagerie Gmail et la gestion de la publicité. En revanche, Google Glass, Google Car, FiberCalico etc. deviennent des sociétés indépendantes regroupées par Alphabet.
 
Sur le fonds, on relève peu de remaniements dans l'organigramme de Google : les cofondateurs gardent les leviers dans Alphabet : Larry Page comme directeur général, Sergueï Brin comme président. Sundar Pichai, la perle de l'entreprise que l'on craignait voir partir chez Twitter, grimpe à la tête de Google, recentré sur son cœur de métier .
 
Cette restructuration a été conçue pour faciliter la gestion. D'ores et déjà, chaque composante d'Alphabet aura son directeur et des comptes distincts. Ainsi, le géant internet veut montrer plus de transparence financière. L'efficacité de la réorganisation ne sera confirmée que par le temps, mais les investisseurs la voient déjà d'un bon œil.
 
Ce changement survient deux mois et demi après l'arrivée d’une nouvelle directrice financière, Ruth Porat. Désormais, cette professionnelle, forte de son expérience à la banque américaine Morgan Stanley, occupe cette fonction également à Google et à Alphabet.
 


Spécialité technologie
Ruth Porat est née, en 1957, en Angleterre. Elle commence ses études supérieures à l'université de Stanford. L'établissement se trouve très symboliquement au cœur de la Silicon Valley, sanctuaire californien des nouvelles technologies. Elle suit ensuite, un master à la London School of Economics and Political Science (LSE) et un MBA à l'université de Pennsylvanie : avec un tel bagage académique, en 1987, elle démarre sa carrière dans le département des fusions et des acquisitions de la banque Morgan Stanley.
 
Elle quittera la banque, en 1993, pour rejoindre le courtier américain Smith Barney. Trois ans plus tard, elle revient chez son précédent employeur. Cette fois-ci, Madame Porat est envoyée à Londres pour diriger l'équipe qui collabore avec des entreprsies technologiques. Elle fait ses preuves en conseillant des légendes comme Amazon, Ebay ou Netscape.
 
La banquière côtoie souvent l'analyste technologique Mary Meeker, connue dans les milieux spécialisés comme «la reine du Net». Ensemble, elles étudient pour Morgan Stanley les entreprises de la sphère du web. Ce qui permet à la banque, entre 1995 et 2001, de travailler avec une cinquantaine de ces firmes. Mary Meeker peut ainsi apprécier le flair de Ruth Porat.
 
Une professionnelle qui inspire confiance
Les clients évoquent une travailleuse acharnée. « Elle ne m’a jamais fait sentir que je dérangeais sa vie personnelle. Je ne suis même pas sûr qu’elle en ait une », affirme Tony James, le président de la banque d'investissement américaine Blackstone, au New York Times. Et pourtant, Ruth Porat est mariée et a trois fils. Pendant leur temps libre, son mari et elle rénovent et revendent des appartements à New-York.
 
Elle a passé en tout 24 ans chez Morgan Stanley. La banque doit en partie au savoir-faire de Ruth Porat son rétablissement après la crise financière de 2007. Sa méthode : couper dans les dépenses. En 2008, elle a également conseillé le Trésor américain. 
 
A Alphabet, elle est censée veiller à la discipline financière, rassurer les investisseurs, réduire les dépenses sans entraver la croissance et sans nuire à l'innovation. « Elle est perçue comme une femme dure et ayant du sens pratique, qui a quelque chose à prouver. Je pense que cela  inspire confiance », résume à Bloomberg.com Gene Munster, analyste à la banque américaine d'investissement Piper Jaffray.
 

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