Psychose de la grippe A en Argentine
Les nombreux amoureux de Buenos Aires ne reconnaîtraient leur belle. La calle Corientes, principale artère où pétille la capitale argentine, est déserte. Salles de théâtre et de tango sont fermées. Les spectacles sont suspendus pendant dix jours. Les discothèques et de nombreux clubs sportifs ont pris la même décision.
Le secteur de la culture et des loisirs n'est pas le seul a être entré en léthargie. Tous les Argentins qui le peuvent optent pour le télétravail ou restent chez eux. Du coup, situation rarissime, Buenos Aires est orpheline de ses embouteillages. Par contre, les rues fleurissent de petits malins qui tentent de vendre des masques respiratoires à prix cassés, ou du gel alcoolisé pour désinfecter les mains, un produit devenu difficile à trouver dans les magasins.
JOUR FERIE ET VACANCES AVANCEES
Les autorités, qui ont préféré attendre que les élections soient passées pour distiller des informations susceptibles de laisser penser qu'elles ne maîtrisent pas totalement la situation, annoncent aujourd'hui que 100.000 personnes ont contracté la grippe A.
_ Du coup, les mesures exceptionnelles commencent à tomber. Un jour férié pour raison de santé sera collé à la fête de l'indépendance qui se tient ce jeudi. Des millions d'écoliers et d'étudiants sont invités à partir en vacances plus tôt que prévu.
Autre secteur à souffrir, le tourisme. L'habituelle clientèle brésilienne, abondante en cette période de l'année, se fait rare. Le remplissage des avions entre le Brésil et l'Argentine a diminué de moitié.
_ Ce relentissement économique imprévu pourrait d'ors et déjà avoir coûté un milliard de dollars.
Avec 70 morts, l'Argentine est le troisième pays le plus gravement touché au monde, après les Etats-Unis (170 morts) et le Mexique (121 morts).
Grégoire Lecalot, avec agences
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