Reportage "Dieu, un flingue et Trump" : en Virginie-Occidentale, les "oubliés du pouvoir" comptent sur le candidat républicain

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Dans cet Etat blanc, pauvre et ouvrier, les électeurs ressentent un fort sentiment de déclassement et se tournent plus que jamais vers Donald Trump. Plongée dans ce fief conservateur baptisé le "Trump Country".
Présidentielle américaine : "Dieu, un flingue et Trump", plongée au cœur de la Virginie occidentale Dans cet Etat blanc, pauvre et ouvrier, les électeurs ressentent un fort sentiment de déclassement et se tournent plus que jamais vers Donald Trump. Plongée dans ce fief conservateur baptisé le "Trump Country". (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2 - F. Genauzeau, T. Donzel, Z. Boughzou
France Télévisions
Dans cet Etat blanc, pauvre et ouvrier, les électeurs ressentent un fort sentiment de déclassement et se tournent plus que jamais vers Donald Trump. Plongée dans ce fief conservateur baptisé le "Trump Country".

La Virginie-Occidentale (États-Unis) ne voit que rarement passer les candidats à l’élection présidentielle. Ses visages sont ceux d’une Amérique blanche, pauvre, ouvrière, où les habitants s’estiment oubliés. Direction le Demolition Derby, une compétition automobile où l’objectif est de tamponner ses adversaires. Jaron Hamrick, bûcheron de 22 ans, a voté Trump à la dernière élection présidentielle et en fera de même en novembre, en raison de la hausse du "coût de la vie".

Les Démocrates ont installé un stand, mais se font discrets. "Les gens ont peur de mettre une affiche de soutien dans leur jardin, (…) parce qu’ils ont peur qu’on mette une bombe devant leur maison", assure Kathleen Curry. Si la Virginie-Occidentale a longtemps représenté une Amérique paisible et attrayante, aujourd’hui, de nombreux habitants s’inquiètent de l’inflation galopante. Brandy Louk, qui gagne 1 200 dollars par mois en cumulant trois boulots de serveuse, votera elle aussi pour Donald Trump. "Il essaye d’aider", juge-t-elle.

Comment la région est-elle devenue un fief de Donald Trump ?

Son père est un vétéran de l’armée américaine, déployé en Irak au début des années 2000. Il possède de nombreux trophées d’animaux au mur, dont un ours et des cerfs. Sa collection d’armes compte des arbalètes et des dizaines de fusils. En Virginie-Occidentale, pas besoin de permis pour les armes semi-automatiques. Lui est persuadé que des Démocrates voudront changer la règle. "Une arme pour moi, c’est comme mon bras droit et mon bras gauche", dit-il. Ses fils portent d’ailleurs des noms d’armes.

Direction ensuite le comté de McDowell, le troisième plus pauvre du pays. En 50 ans, la population de la ville de Welch a été divisée par cinq, après la fermeture des mines de charbon. Le grand supermarché est fermé, les motels sont vides, tout comme l’aéroport. Martin West, ancien mineur devenu shérif, se souvient d’une époque florissante, "une jolie petite ville", où l’on "trouvait tout".

Dans les années 60, Kennedy descendait discuter dans les mines, les habitants votaient majoritairement démocrate. Ils estiment avoir été trahis, après avoir enrichi la capitale. Dès 2016, Trump a capté l’électorat déçu, promettant qu’aucune mine ne serait plus fermée. Avec moins de 2 millions d’habitants, la Virginie-Occidentale ne fera pas basculer l’élection, mais la colère manifeste d’une partie de la population pourrait bien être l’une des clés du scrutin, plus que jamais indécis.

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