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Les Américains s'inquiètent de voir les tags de croix gammées se multiplier après l'élection de Donald Trump

Des écoles, des vitrines, des églises ou encore des rames de métro ont été vandalisées ces dernières semaines. Les autorités rapportent une augmentation de ces actes à travers les Etats-Unis depuis l'élection de Donald Trump. 

Article rédigé par franceinfo
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Dimanche 20 novembre, des New-Yorkais ont manifesté dans un parc de Brooklyn, à New York, après l'apparition d'un graffiti représentant une swastika.  (MICHAEL NIGRO/PACIFIC PRE/SIPA / SIPA)

Dans l'après-midi glaciale de ce dimanche 20 novembre, au moins 300 personnes se sont rassemblées dans un parc de Brooklyn, à New York, mégaphones et pancartes à la main. Ils ont protesté pour dénoncer l'apparition d'un graffiti en forme de swastika et portant le message "Vive Trump !" dans ce parc pour enfants, nommé en hommage à Adam Yauch, l'un des trois membres fondateurs du groupe de hip-hop les Beastie Boys. Juif new-yorkais converti au bouddhisme et militant des droits de l'homme, Adam Yauch est mort d'un cancer en 2012. 

Objectif du rassemblement : dénoncer la hausse du nombre de messages haineux depuis l'élection de Donald Trump.

Treize croix gammées à New York depuis deux semaines

Selon le chef de la police de New York, cité par CNN (liens en anglais), la croix gammée taguée dans le parc de Brooklyn était la 13e à leur être signalée depuis l'élection de Donald Trump, le 8 novembre. Soit deux fois plus qu'à la même période l'année précédente, a-t-il expliqué. Cependant, il indique que celle de Brooklyn était la seule à porter une inscription faisant allusion au président élu. En effet, quelques jours plus tôt, jeudi, un New-Yorkais avait partagé sur Twitter la photo d'une croix gammée réalisée au marqueur dans une rame de métro.

Toujours à New York, les médias locaux (comme ici The Gothamist) ont relaté l'apparition de graffitis semblables sur les portes des chambres d'étudiants dans une université réputée libérale, sur un trottoir de Brooklyn, ou encore dans l'ascenseur de la résidence d'un sénateur de l'Etat de New York. Lundi, un journaliste du New York Daily News tweetait de nouvelles photos d'actes de vandalisme dans le métro.

Ailleurs dans le pays, d'autre lieux ont été visés : une église protestante dans l'Indiana, des vitrines commerciales à Philadelphie, ou encore une école primaire dans le Colorado, selon les médias locaux. 

Pro et anti-Trump se renvoient la responsabilité des graffitis

Sur les réseaux sociaux, les photos de ces actes de vandalisme suscitent évidemment de nombreuses réactions. Quand les communautés visées et les démocrates accusent les supporters de Donald Trump, une partie de ces derniers crient à une manipulation orchestrée par leurs opposants. Ainsi, un faux article annonçant l'arrestation de deux jeunes juifs libéraux, accusés d'avoir dessiné des swastikas sur un bâtiment d'une université de Chicago, a largement circulé parmi les supporters de Donald Trump et partisans du mouvement "alt-right".

Selon un journaliste du New York Daily News (en anglais), des arrestations ont bel et bien eu lieu dans une telle affaire... mais il y a plusieurs mois et aucun document n'indiquait alors que les accusés étaient juifs. Ce qui n'a pas empêché l'ancien gouverneur de l'Arkansas, le républicain Mike Huckabee, de partager cette fausse information sur Facebook, blâmant "des étudiants juifs et libéraux qui voulaient salir Trump et ses électeurs", (avant de l'effacer et de présenter ses excuses). 

C'est là toute la difficulté : en l'absence d'arrestation, difficile d'empêcher les rumeurs de se propager. Pour résoudre ces affaires, le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, comme le maire de New York, Bill de Blasio, tous deux démocrates, ont fait vœu de la plus grande fermeté face à ces délits. Ils ont annoncé une série de mesures pour protéger les personnes visées – notamment les immigrés, les musulmans, les juifs, les minorités sexuelles. Andrew Cuomo a ainsi promis, dimanche, la création d'une unité spéciale sur ce genre de délits au sein de la police de l'Etat de New York. 

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