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Une ancienne conseillère musulmane d'Obama raconte les premiers jours de l'administration Trump

Une ancienne conseillère de l'administration américaine sous le mandat de Barack Obama a quitté son poste huit jours après l'arrivée de Donald Trump.

Article rédigé par franceinfo
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La Maison Blanche, à Washington (Etats-Unis). (JONAS EKSTROMER / TT NEWS AGENCY)

Elle ne se sentait plus la bienvenue. Entrée en 2011 à la Maison Blanche, Rumana Ahmed a quitté son poste huit jours après l'arrivée de Donald Trump dans le bureau ovale, lundi 20 janvier. Pour The Atlantic, elle raconte dans un article le caractère "inquiétant et effrayant" des premiers jours de l'administration du nouveau président américain. 

Née à Washington de parents originaires du Bangladesh, elle intègre l'administration américaine en 2011, à 22 ans, fraîchement sortie de l'université. Sa réticence à entrer dans un monde politique qu'elle qualifiait de "corrompu et inefficace" ne la freine pas. Elle sera agréablement surprise. L'ouverture d'esprit de ses collègues l'enthousiasme. "Je travaillais avec diverses communautés, y compris les musulmans américains", écrit-elle.

En 2014, elle intègre le Conseil de sécurité nationale, qui conseille le président sur les questions de politique étrangère. Une place privilégiée pour observer la campagne électorale américaine. "Tout au long de 2015 et 2016, j'ai regardé avec incrédulité, appréhension et anxiété Trump instiguer la peur, la xénophobie, l'antisémitisme et l'islamophobie", se souvient-elle.

"Un bastion monochromatique et masculin"

Vient l'élection de Donald Trump. Lors de l'arrivée du milliardaire, elle choisit de rester. "Prudemment optimiste, avec le sentiment d'avoir la responsabilité de poursuivre notre travail et d'être entendus, je décidai que cette administration pourrait bénéficier d'une femme, porteuse du hijab, patriote musulmane, et américaine de couleur", raconte-t-elle.

"Le nouveau personnel me regarda avec une surprise froide, témoigne-t-elle, déplorant le manque de diversité de ses nouveaux collègues. La Maison Blanche diversifiée où je travaillais était devenue un bastion monochromatique et masculin."

Le tournant intervient lorsque Trump signe son décret interdisant l’entrée des Etats-Unis aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane, ainsi qu'à tous les réfugiés syriens. La jeune femme perd son optimisme.

Je savais que je n’étais plus à ma place au sein de ce gouvernement, qui considère les gens comme moi, non pas comme des concitoyens, mais comme une menace.

Rumana Ahmed

dans "The Atlantic"

 

Elle quitte alors l'administration Trump, choquée par l"autoritarisme" du nouveau gouvernement. "Trump semblait l'antithèse de tout ce que nous étions. Je me suis senti perdue", écrit-elle dans son long texte.

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