Trump surveillé par Obama ? Le rétropédalage de la Maison Blanche en quatre actes
Le président américain a affirmé sur Twitter que Barack Obama l'avait mis sur écoute pendant la campagne présidentielle. Mais l'une de ses plus proches conseillères a admis, lundi, n'avoir "aucune preuve".
C'est la dernière polémique en date pour Donald Trump. Le président américain a accusé son prédécesseur Barack Obama de l'avoir mis sur écoute avant sa victoire à l'élection présidentielle, en novembre dernier. Sauf que, depuis, le clan du milliardaire a bien du mal à rassembler les preuves. Sa conseillère Kellyanne Conway a même dû reconnaître n'en avoir "aucune", lundi 12 mars. Franceinfo vous résume l'affaire en quatre actes.
1Sur Twitter, Trump charge Obama
C'est sur Twitter que l'affaire éclate, samedi 4 mars. Ce jour-là, le président américain accuse son prédécesseur de l'avoir mis "sur écoute à la Trump Tower" pendant la campagne présidentielle. Dans une série de tweets, il compare cette affaire au célèbre scandale du Watergate et "parie qu'un bon avocat pourrait faire quelque chose". Avant de conclure : "Ce type est mauvais (ou tordu)". Mais selon la loi américaine, un président ne peut pas ordonner directement une surveillance, rappelle Reuters, et le gouvernement fédéral doit demander l'autorisation à la justice de le faire, en fournissant une justification.
Terrible! Just found out that Obama had my "wires tapped" in Trump Tower just before the victory. Nothing found. This is McCarthyism!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 mars 2017
How low has President Obama gone to tapp my phones during the very sacred election process. This is Nixon/Watergate. Bad (or sick) guy!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 mars 2017
I'd bet a good lawyer could make a great case out of the fact that President Obama was tapping my phones in October, just prior to Election!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 mars 2017
Outre-Atlantique, les médias s'emparent de l'affaire, tout en se demandant d'où peuvent bien provenir ces accusations d'espionnage. La réponse n'est pas à chercher très loin. Selon la presse américaine, Donald Trump s'appuierait sur des propos tenus par un très conservateur animateur lors d'un talk show à la radio. A l'antenne, le polémiste Mark Levin a accusé l’ancien président démocrate d'un "coup d’Etat silencieux". Le site d’information d’extrême droite Breitbart, dont l’ex-patron Steve Bannon est aujourd'hui conseiller en stratégie du président Trump, s'est ensuite chargé de relayer ces déclarations.
2Obama le contredit dans la foulée
Quelques heures plus tard, toujours samedi 4 mars, le porte-parole de Barack Obama dément ces accusations. "Le président Obama, ni aucun responsable de la Maison Blanche, n'a jamais ordonné la surveillance d'un quelconque citoyen américain, indique Kevin Lewis, dans un communiqué. Toute affirmation contraire est tout simplement erronée."
Neither @barackobama nor any WH official under Obama has ever ordered surveillance on any US Citizen. Any suggestion is unequivocally false pic.twitter.com/qF04X3NUvq
— Kevin Lewis (@KLewis44) 4 mars 2017
Puis c'est au tour de Ben Rhodes, l'ancien conseiller de Barack Obama pour les questions internationales, de réagir. Dans un tweet adressé à Donald Trump, il explique qu'"aucun président ne peut ordonner une écoute. Ces garde-fous ont été mis en place pour protéger les citoyens de gens comme vous."
No President can order a wiretap. Those restrictions were put in place to protect citizens from people like you. https://t.co/lEVscjkzSw
— Ben Rhodes (@brhodes) 4 mars 2017
3Le département de la Justice mène l'enquête
C'est peu dire que le département de la Justice ne semble pas très à l'aise avec l'enquête qu'on lui a commandée. Il a déjà demandé plusieurs fois un délai supplémentaire pour rendre ses conclusions. Le comité du renseignement de la Chambre des représentants lui a accordé une semaine de plus, jusqu’au 20 mars, pour fournir des éléments qui prouveraient que l’administration Obama a placé la tour Trump sur écoute en pleine campagne électorale à la présidence.
4Les conseillers de Trump se ravisent (un peu)
Bien embêté aussi, le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, qui a expliqué, lundi 12 mars, que Donald Trump ne "pense pas vraiment" que Barack Obama l'a mis sur écoute. Le président faisait référence à des activités de surveillance "au sens large", explique-t-il, cité par le New York Times (en anglais). En aucun cas ces propos ne visaient "personnellement" l'ancien président.
Dix jours ont passé, et les preuves se font toujours attendre. Kellyanne Conway, la conseillère de Trump, a d'ailleurs admis sur ABC, lundi 13 mars, ne pas en avoir. Quelques heures avant, cette même Kellyanne Conway a expliqué au journal The Record qu'il y avait "plusieurs façons de surveiller quelqu’un maintenant, malheureusement". Pêle-mêle, elle cite "les téléphones, les écrans de télévisions" et… "les micro-ondes" qui peuvent très bien se transformer "en caméras", selon elle. Des déclarations qui ont fait sourire certains internautes américains.
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