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Présidentielle américaine : Donald Trump courtise les électeurs des colonies israéliennes

Depuis début septembre, l'équipe de campagne de Donald Trump dispose d'un bureau dans une colonie israélienne en Cisjordanie.

Article rédigé par Etienne Monin, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
En Israël, une bannière de soutien à Donald Trump en hébreu (MENAHEM KAHANA / AFP)

Ce matin-là, dans la colonie de Tekoa plantée sur les collines arides du sud de la Cisjordanie, les habitants accueillent en cercle leur nouveau rabbin. L'endroit est réputé pour héberger beaucoup d'Américains. Et "tous ceux avec qui j’ai discuté parlent de la campagne électorale", confirme Robert, installé ici depuis neuf ans.

Début septembre, l’équipe de campagne de Donald Trump ouvrait un bureau plus au nord, à Karnei Shomron. Il s'agit du quatrième bureau du candidat à l'élection présidentielle dans la région. Mais il est le premier à ouvrir de l’autre côté de la ligne verte, où les constructions sont historiquement condamnées par l’administration américaine. À l’intérieur de la maison, des ordinateurs ont été mis à disposition pour aider les Américains à s’inscrire sur les listes électorales.

60 000 Américains sont installés dans les colonies

"On n'a pas ouvert le bureau pour des raisons politiques, mais pour des raisons logistiques, souligne Marc Zell, codirigeant des républicains en Israël. Mais nous sommes bien conscients qu’ouvrir un bureau à Karnei Shomron a des répercussions politiques. On est à l’aise avec cela. Apparemment le parti républicain aussi, ainsi que les responsables de la campagne de Trump aux États-Unis qui ont été mis au courant".

Avec l’ouverture de ce bureau, les républicains ont reçu le soutien d’une importante organisation de colons. Si Donald Trump se montre aujourd'hui plus prudent, personne n'a oublié qu'il prônait au mois de mai un changement de politique à l'égard des colonies, en s’opposant à l’idée d’une pause dans les constructions. Le message est passé. 

Nos votes pourraient être déterminants, comme ils l’ont été pour George W. Bush en 2000

Marc Zell

Codirigeant des républicains en Israël

En cas de victoire du candidat républicain, les politiques israéliens ont la conviction qu’ils seront libérés de la pression américaine, analyse Chaim Levinsky, journaliste pour le quotidien de gauche Haaretz : "Benyamin Netanyahu se sentira plus tranquille vis-à-vis de la Cisjordanie et peut-être qu’il commencera à y avoir des discours sur l’annexion de la Cisjordanie".

On estime que la région compte environ 200 000 Américains, dont 60 000 sont installés dans les colonies. Suffisant pour faire la différence en cas de score serré lors de l'élection, estime Marc Zell : "En Israël, une grande partie des électeurs viennent d'États-clés pour l’élection : l’Ohio, la Pennsylvanie et la Floride. Donc nos votes pourraient être déterminants, comme ils l’ont été pour George W. Bush en 2000."

Lors de la dernière élection présidentielle, la moitié des électeurs américains de la région étaient allés voter, d'après un sondage sorti des urnes. Le candidat républicain y avait totalisé 85% des voix. 

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