Présidentielle américaine : comment la Russie et l'Union européenne et le Royaume-Uni voient l'élection
On connaîtra, mercredi 9 novembre, le nom du nouveau Président des Etats-Unis. Cette élection est la plus médiatisée au monde. Si le candidat républicain, Donald Trump séduit en Russie, il inquiète vivement dans de nombreux pays. Hillary Clinton, la candidate démocrate, réprésente la continuité.
Les résultats de l'élection présidentielle américaine du 8 novembre sont attendus dans le monde entier. Qui va prendre la tête de la première puissance mondiale ? Donald Trump a les faveurs des Russes. A Bruxelles et au Royaume-Uni, on préfèrerait une victoire d'Hillary Clinton.
À Bruxelles, les institutions européennes penchent pour Hillary Clinton
La majorité des élus au Parlement européen attend une victoire d'Hillary Clinton, la candidate démocrate moins imprévisible que son rival républicain, Donald Trump.
Seuls quelques nationalistes ne cachent pas leur admiration pour le candidat républicain, c’est notamment le cas de l’euro-député britannique Nigel Farage, qu’on a vu à plusieurs occasions au cours de la campagne aux côtés de Donald Trump. Mais, en dehors de la droite dure et de l'extrême-droite européennes, on espère une victoire d’Hillary Clinton. À Bruxelles, il se répète "qu’à tout prendre, mieux vaut faire affaire avec quelqu'un qui connaît les codes et les usages des relations internationales, plutôt que raisonner un taureau fou dans un magasin de porcelaine", selon notre correspondant Quentin Dickinson.
Au moins, avec Hillary Clinton on sait à quoi s’en tenir, même si elle poursuivra la ligne adoptée par l’équipe Obama : réorienter les intérêts américains vers l’Asie-Pacifique, au détriment de l’Europe. Les plus pessimistes se consolent en se disant que les excès et les excentricités qu’on peut attendre d’un Donald Trump, élu, n’auront qu’un temps et que l’occupant de la Maison Blanche sera bien vite bordé par le congrès des Etats-Unis.
Au Royaume-Uni, Theresa May soutient la candidate démocrate
"On appellera cette journée Brexit plus plus plus" : La phrase est signée Donald Trump. Selon lui, son élection à la présidence serait une secousse comparable à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Si le républicain voit le Brexit d’un bon œil, ce n’est pas le cas du gouvernement britannique en ce qui concerne son accession à la Maison Blanche. Theresa May a affiché sa préférence pour Hillary Clinton.
Si Donald Trump devenait président, ce serait une "catastrophe", selon de nombreux médias Outre-Manche. La "relation spéciale" entre les deux pays pourrait en prendre un coup. Les Etats-Unis n’ont pas d’allié plus proche que le Royaume-Uni. Depuis la Seconde Guerre mondiale, Britanniques et Américains ont des liens très étroits, incarnés par des alliances personnelles entre les chefs d’Etat. Par exemple, Tony Blair a soutenu George W. Bush dans la guerre en Irak. Un genre de collaboration qu’on ne risque pas de voir entre Theresa May et Donald Trump. Selon les commentateurs politiques britanniques, la première ministre et le républicain iront droit au conflit s'il est élu. D’après un reporter de la BBC, Theresa May qualifie Donald Trump de "fou".
Au plan économique, la relation entre les deux pays risque aussi d’en pâtir. En dehors de l’Europe, les Etats-Unis sont la première destination des exportations britanniques. Dans ce contexte, le discours protectionniste de Trump inquiète, lui qui veut augmenter la taxe sur les produits importés. De quoi accentuer l’incertitude économique dans un pays déjà déstabilisé sur ce plan, depuis le vote pour le Brexit.
En Russie, on choisit Donald Trump
Du côté de la place Rouge, à Moscou, la présidentielle américaine est suivie avec intêret, mais sans illusion. Le choix des Russes se porte sur Donald Trump. Le candidat républicain a confessé publiquement son admiration pour Vladimir Poutine et les méthodes autoritaires du Président russe.
A contrario, Hillary Clinton est régulièrement tournée en dérision dans les médias pro-Kremlin, qui présentent la candidate démocrate comme une 'fauteuse de guerre". L’ancienne secrétaire d’Etat, qui a comparé Vladimir Poutine à Hitler à propos de l’intervention russe en Ukraine, ne serait au mieux que la "digne continuatrice de la politique de confrontation initiée par Barack Obama."
Quoiqu’il en soit, la méfiance des Russes vis-à-vis des Etats-Unis est telle qu’aucune amélioration sensible des relations n’est attendue, et ce quelque-soit le vainqueur de la présidentielle américaine.
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