“Cette situation où chacun des candidats revendiquerait, dans le cas Biden une possible victoire, et du côté de Trump une victoire avec d'ores et déjà la menace d'un recours judiciaire, on la redoutait", a constaté mercredi 4 novembre sur franceinfo Jean-Christian Vinel, maître de conférences à l'Université Paris-Diderot, spécialiste des questions relatives à l’histoire des États-Unis et des mouvements conservateurs aux USA, alors que le résultat de l'élection américaine est encore incertain.>> Présidentielle américaine. Les résultats et les réactions en direct.Ce scénario "révèle sans doute les déficiences et les lacunes aujourd'hui de la démocratie américaine. Donald Trump a fait le pari de la crise depuis plusieurs semaines. Il a jeté un doute sur l'intégrité de l'élection, suggéré qu'il y aurait des fraudes", a-t-il expliqué. Cette situation montre, selon Jean-Christian Vinel, “à quel point l'Amérique est divisée depuis de nombreuses années, mais de manière plus urgente encore, ces derniers temps". Elle révèle un débat sur les stratégies mises en œuvre dans les États républicains pour limiter l'exercice du droit de vote. Jean-Christian Vinel, maître de conférences à l'Université Paris-Diderotà franceinfoJean-Christian Vinel rappelle qu'en 2000, "Al Gore avait gagné le suffrage populaire au niveau national, mais Bush avait finalement gagné la Floride sur intervention de la Cour suprême. Et là, c'est intéressant, la Cour suprême avait interrompu le décompte des voix. C’est ce que Trump dit depuis plusieurs semaines, ‘il faut que l'élection soit décidée le 3 novembre’. Ce qu'il dit aujourd'hui, c'est qu'il faudrait que la Cour suprême intervienne et qu'on cesse peut-être de compter des bulletins de vote qui sont frauduleux”. La Cour suprême est composée à ce jour de six juges conservateurs, la dernière en date est Amy Coney Barrett, et de trois juges démocrates.