Présidentielle américaine : ce qu'il faut retenir du dernier débat entre Hillary Clinton et Donald Trump
Vous avez raté le troisième et dernier face-à-face entre les deux candidats à la Maison Blanche ? Franceinfo vous fait un résumé.
Leur dernière passe d'armes a été tendue. Donald Trump et Hillary Clinton ont défendu leurs idées lors du troisième et ultime débat télévisé de la présidentielle américaine, mercredi 19 octobre, à Las Vegas (Nevada). Vous n'avez pas pu suivre cette confrontation, diffusée au milieu de la nuit dans l'Hexagone ? Franceinfo revient sur ce qu'il faut en retenir.
>> Revivez l'intégralité du dernier débat Trump-Clinton
Les déclarations marquantes : Trump insinue qu'il n'acceptera pas le résultat des élections, Clinton l'accuse d'être "dangereux"
Je vous dirai [si je reconnais le résultat du scrutin] le moment venu, je vais maintenir le suspense.
Donald Trump a laissé entendre qu'il pourrait ne pas reconnaître le résultat de l'élection présidentielle, le 8 novembre. Le candidat républicain a déclaré qu'il attendrait avant de juger si le scrutin lui semblait légitime. Depuis plusieurs jours, le magnat de l’immobilier dénonce "une élection truquée". Il estime que "des millions de personnes qui ne devraient pas voter" mettront leur bulletin dans l’urne, et ce en faveur de son adversaire démocrate.
Il assure par ailleurs que les médias participent à ce climat de "triche", en soutenant massivement Hillary Clinton. Or, jeter ainsi le discrédit sur le fonctionnement démocratique peut s’avérer très dangereux, estiment les commentateurs américains.
Bernie Sanders a dit que vous étiez la personne la plus dangereuse à jamais avoir été candidate à la présidence dans l'histoire moderne de l'Amérique. Et je suis d'accord avec lui.
La réponse d'Hillary Clinton ne s'est pas fait attendre. Elle a accusé son rival d'être l'homme le plus dangereux à jamais s'être présenté à la présidence américaine. "Il dénigre, il minore notre démocratie et je suis horrifiée que quelqu'un qui est le candidat de l'un de nos deux grands partis adopte cette position", a-t-elle réagi quand le milliardaire a évoqué la possibilité de ne pas reconnaître le résultat de l’élection.
La candidate démocrate a également estimé que l'attitude de l'homme d'affaires envers les femmes rappelle celle qu'il a à l'égard des minorités en général. "C'est un trait caractéristique. Un trait de division, de vision très sombre et par de nombreux aspects dangereuse de notre pays par lequel il incite à la violence", a-t-elle martelé.
Les styles : Hillary Clinton bien préparée, Donald Trump dispersé
Hillary Clinton est une nouvelle fois arrivée bien préparée au débat. La candidate démocrate a profité des questions du journaliste Chris Wallace pour égratigner Donald Trump. Elle a notamment retracé son parcours politique, en le comparant à celui de son adversaire. "Dans les années 1970, (...) j'ai lutté contre la discrimination des enfants noirs à l'école, pendant que [Donald Trump] était poursuivi pour discrimination raciale", a lancé Hillary Clinton.
Au même moment, une série de messages reprenaient ses accusations sur Twitter. "Je suis très contente de pouvoir comparer mes 30 années d'expérience avec ce qu'il a fait, a ajouté la candidate démocrate. J'ai essayé d'aider mon pays."
In 2011, Hillary advised @POTUS on the mission to take out bin Laden. Trump was on the Apprentice. https://t.co/4GkCy4cU9q #DebateNight pic.twitter.com/UqU8ULQZgo
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 20 octobre 2016
Face à elle, Donald Trump s'est d'abord montré calme et modéré dans ses propos, présentant ses idées avec clarté. Mais les habitudes du candidat républicain ont ressurgi après une demi-heure d'échanges. Il a alors multiplié les attaques contre son adversaire, affirmant d'abord que "Poutine est plus malin qu'elle". Il a ensuite insinué qu'elle "avait incité" des femmes à l'accuser d'agressions sexuelles et que la situation à Alep, en Syrie, était de "la faute d'Hillary Clinton". Il a même été jusqu'à interrompre la candidate démocrate pour la traiter de "sale femme".
Donald Trump a d'ailleurs multiplié les interruptions durant le débat. "Laissez-moi traduire ce qu'il vous dit", a tenté de répondre Hillary Clinton lors d'un échange avec son adversaire. "Vous ne pouvez pas !", a alors lancé le candidat républicain. Au total, Donald Trump a coupé la parole à son adversaire à 37 reprises, contre 5 fois pour Hillary Clinton, selon Politico (en anglais). Même le modérateur de la soirée, le journaliste Chris Wallace, a eu du mal à s'exprimer. "Laissez-moi finir ma question", a-t-il fini par demander, passablement agacé.
Le résultat : Hillary Clinton confirme son avance
Pendant la première demi-heure du débat, les deux candidats se sont montrés particulièrement studieux. Interrogés sur leur vision de la Cour suprême, sur la question du port d’arme ou encore à propos de l’immigration, ils sont restés dans les clous, respectant les règles du débat.
Mais lorsque Hillary Clinton a lancé son adversaire sur ses affinités supposées avec Vladimir Poutine, le candidat républicain a réagi au quart de tour, reprenant ses vieilles habitudes. Interrompre la parole, passer du coq à l’âne (ou plutôt des questions d’espionnage à l’Etat islamique) ou encore user d’attaques personnelles : il a "fait du Trump", quitte à se faire recadrer à plusieurs reprises par le modérateur du débat.
De son côté, l’ancienne secrétaire d’Etat est parvenue globalement à garder son calme. Archi-préparée, Hillary Clinton est apparue plus crédible, notamment sur les questions de fond. Les Américains ont visiblement été convaincus par sa prestation. Selon CNN, ils sont 52% à estimer que la démocrate a remporté le débat, contre 39% pour Donald Trump.
Plus serré que pour les deux premiers débats, mais le panel de @CNN donne une avance à Clinton pic.twitter.com/G3onb9cVwj
— thomas snegaroff (@thomassnegaroff) October 20, 2016
Elle était sortie gagnante des deux précédentes confrontations. Ce qui fait donc un 3-0 pour l’ancienne secrétaire d’Etat à l’issue de ce troisième et ultime débat. Reste désormais à savoir ce que diront les urnes le 8 novembre.
À regarder
-
Kamala Harris reconnaît sa défaite
-
Election américaine : pourquoi un tel raz-de-marée républicain ?
-
Donald Trump encense Elon Musk après avoir déclaré sa victoire
-
Donald Trump revendique "une victoire politique jamais vue"
-
Comment les expatriés américains font pour voter ?
-
La mort de cet écureuil est récupérée par le camp de Donald Trump
-
Peut-on comparer démocrates et républicains à la gauche et la droite française ?
-
Donald Trump imite Emmanuel Macron
-
Présidentielle américaine : l'artiste Bad Bunny soutient Kamala Harris
-
Election américaine : qu'apporte Elon Musk à la campagne de Donald Trump ?
-
Election américaine : quand connaîtra-t-on le nom du prochain président élu ?
-
Maya Harris, plus proche conseillère de Kamala depuis plus de 50 ans
-
Quelle est la position des candidats à la présidentielle américaine sur le conflit au Proche-Orient
-
Aux Etats-Unis, "Superman" appelle les Américains à voter
-
Présidentielle américaine : des cookies Trump et Harris controversés
-
Election américaine : plus de 6 millions de dollars de paris sur le duel Harris-Trump
-
Les célébrités peuvent-elles influencer le scrutin américain ?
-
Pourquoi n'y a-t-il que deux grands partis aux Etats-Unis ?
-
Élection présidentielle aux États-Unis : le business des produits dérivés
-
Election américaine : "I have a Glock", quand Kamala Harris parle de son arme
-
Élection américaine : les démocrates contrôlent-ils la météo ?
-
Un bar à thème présidentiel aux États-Unis
-
La "Bible Trump" bientôt dans les écoles ?
-
Une interview de Melania Trump à 250 000 dollars ?
-
Une statue géante de Donald Trump aux États-Unis
-
Kamala Harris traite Donald Trump de poule mouillée
-
Des singes prédisent le résultat de l'élection américaine
-
Élection américaine : rencontre avec Raymond, électeur de Donald Trump
-
Visée par Donald Trump, la communauté haïtienne de Springfield est devenue la cible de l'extrême droite
-
Une possible tentative d'assassinat visant Donald Trump
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.