Mur entre les Etats-Unis et le Mexique : l'escalade entre Donald Trump et Enrique Peña Nieto en quatre actes
Le nouveau président américain a signé un décret pour lancer la construction d'un mur à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Une promesse emblématique de la campagne du milliardaire.
Le ton monte entre les Etats-Unis et le Mexique. Alors que Donald Trump a signé un décret pour lancer la construction d'un mur entre les deux pays, promesse phare de sa campagne pour la présidentielle, le projet a créé une importante discorde entre le président américain et son homologue mexicain Enrique Peña Nieto. Franceinfo retrace, en quatre actes, cette montée de tension.
Acte 1 : Donald Trump signe le décret
Donald Trump a signé, mercredi 25 janvier, un décret donnant le coup d'envoi du projet de construction d'un mur renforcé le long de l'immense frontière avec le Mexique. "Une nation sans frontières n'est pas une nation", a lancé le nouveau président républicain lors d'une cérémonie en présence du nouveau ministre de la Sécurité intérieure, l'ancien général John Kelly. "A partir d'aujourd'hui, les Etats-Unis reprennent le contrôle de leurs frontières", a-t-il ajouté, promettant que les lois sur l'immigration seraient désormais appliquées avec force.
Acte 2 : le Mexique condamne cette décision
Le président mexicain, Enrique Peña Nieto, a rapidement dénoncé la décision prise par son homologue américain. Il s'est engagé à défendre les migrants mexicains aux Etats-Unis. "Je regrette et condamne la décision des Etats-Unis de continuer la construction du mur qui, depuis des années, au lieu de nous unir, nous divise", a déclaré M. Peña Nieto sur son compte Twitter. "Le Mexique ne croit pas aux murs. Je l'ai dit plusieurs fois : le Mexique ne paiera pour aucun mur", a-t-il encore réagi.
Lamento y repruebo la decisión de EE.UU de continuar la construcción de un muro que lejos de unirnos, nos divide.
— Enrique Peña Nieto (@EPN) 26 janvier 2017
Acte 3 : l'administration américaine évoque une solution pour payer le mur
Qu'à cela ne tienne. Si le Mexique ne souhaite pas payer, Donald Trump a d'autres solutions. Le président des Etats-Unis a ensuite annoncé envisager la mise en place d'une taxe sur les produits mexicains pour financer la construction de son mur. Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a évoqué, jeudi 26 janvier, la mise en place d'une taxe de 20%. "En faisant cela, nous pouvons récolter 10 milliards de dollars par an et facilement payer pour le mur grâce à ce seul mécanisme", a-t-il déclaré.
Quelques heures plus tard, il a partiellement fait machine arrière sur ses propos, affirmant qu'il s'agissait seulement d'une proposition parmi d'autres, destinée à illustrer les multiples modes possibles de financement.
Acte 4 : Enrique Peña Nieto annule sa visite à Washington
Dernière réaction en date : le président mexicain a annoncé qu'il n'irait pas à Washington. La rencontre avec Donald Trump était prévue pour le mardi 31 janvier. Le président américain lui avait auparavant conseillé, sur Twitter, de renoncer à ce déplacement s'il n'était pas prêt à financer son projet de mur frontalier.
"Nous avons informé ce matin la Maison Blanche que je n'assisterai pas à la réunion de travail prévue mardi prochain avec le président des Etats-Unis", a écrit Enrique Peña Nieto sur Twitter. "Le Mexique répète qu'il est prêt à coopérer avec les Etats-Unis pour parvenir à des accords profitables aux deux pays", a-t-il ajouté.
Esta mañana hemos informado a la Casa Blanca que no asistiré a la reunión de trabajo programada para el próximo martes con el @POTUS.
— Enrique Peña Nieto (@EPN) 26 janvier 2017
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