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Les huit choses les plus folles vues à la convention républicaine

Pendant quatre jours, le parti républicain s'est réuni à Cleveland, dans l'Ohio, pour investir Donald Trump. Francetv info a assisté à l'événement.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger - Envoyé spécial à Cleveland (Etats-Unis),
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Donald Trump et sa famille clôturent la convention républicaine, à Cleveland (Etats-Unis), le 21 juillet. (JONATHAN ERNST / REUTERS)

Le folklore a été respecté. Des dizaines de milliers de ballons rouge, blanc et bleu – les couleurs du drapeau américain – ont été lâchés, jeudi 21 juillet, dans l'enceinte de la Quicken Loans Arena de Cleveland (Etats-Unis). Les républicains ont conclu leur convention dans cette atmosphère, après un ultime discours de Donald Trump, le candidat investi par le parti.

Francetv info a assisté à l'événement, parfois un peu déroutant, ainsi qu'aux multiples manifestations environnantes. Voici les huit choses les plus folles que nous avons observées au cours de ces quatre jours.

L'incessant show de la famille Trump

Traditionnellement, le candidat ne s'exprime que le jeudi, en clôture de la convention, pour accepter formellement l'investiture du parti. Mais qui peut imaginer Donald Trump rester silencieux aussi longtemps ? Le milliardaire a été omniprésent. Dès lundi, il fait son entrée en scène comme une rock star pour introduire le discours de sa femme Melania. Mardi, pour remercier les délégués de leur vote en sa faveur. Mercredi, pour saluer son colistier, le gouverneur Mike Pence. Et jeudi, évidemment, pour le clou du spectacle.

Tout au long de la semaine, l'homme d'affaires a mis à contribution sa famille pour vanter ses qualités. Sa femme Melania est donc passé à la tribune pour tenir un discours, mais aussi ses enfants Tiffany, Ivanka, Eric et Donald Jr. C'est ce dernier qui, symboliquement, lui a offert l'investiture républicaine en annonçant les votes de son Etat, New York, et en lui glissant ce message : "Félicitation papa, on t'aime !"

Le discours plagié de Melania Trump

La photo de famille aurait pu être très belle, sauf que dès le premier soir de la convention, Melania Trump est rattrapée par la polémique. Des journalistes ont eu un air de déjà vu en entendant le discours de la femme du milliardaire, visiblement très inspirée par Michelle Obama. "Depuis mon plus jeune âge, mes parents m'ont bien fait comprendre certaines valeurs :  il faut travailler dur pour avoir ce que tu veux dans la vie", a ainsi expliqué Melania Trump sur scène. "Barack et moi avons été élevés avec beaucoup de valeurs similaires : (…) il faut travailler dur pour avoir ce que tu veux dans la vie", disait pour sa part Michelle Obama en 2008.

L'affaire aurait pu en rester là, mais l'équipe Trump a eu le plus grand mal s'en dépatouiller. Il faut dire que Melania avait insisté sur le fait qu'elle l'avait écrit "avec le moins d'aide possible". Finalement, deux jours plus tard, Meredith McIver, une employée du groupe Trump, assure être à l'origine du plagiat. "Michelle Obama est une personne que [Melania Trump] a toujours aimée, écrit-t-elle dans un communiqué. Au téléphone, elle m'a lu certains extraits de ses discours comme exemples. Je les ai écrits et ai ensuite inclus le phrasé dans le brouillon qui est devenu le discours final."

La vengeance de Ted Cruz

La convention républicaine devait être le sacre de Donald Trump, elle a surtout été l'occasion de mettre un peu plus en lumière les divisions du parti républicain. Le milliardaire a même dû subir un camouflet en écoutant le discours de son ancien rival, Ted Cruz. Le sénateur du Texas a félicité Donald Trump pour sa victoire, mais a ostensiblement refusé de le soutenir, et même plaidé pour la liberté des électeurs.

"Si vous aimez votre pays et aimez vos enfants autant que moi je les aime, levez-vous et parlez et votez selon votre conscience, a-t-il lancé face aux délégués. Votez pour des candidats auxquels vous faites confiance pour défendre vos libertés et respecter la Constitution." Le tout couvert par les sifflets et les huées des pro-Trump. La réconciliation n'est pas pour tout de suite.

Le malencontreux salut nazi

Le mouvement est pour le moins malheureux. Au moment de saluer le public de la convention, l'animatrice conservatrice Laura Ingraham a levé un bras en l'air, faisant un geste similaire à un salut nazi, pendant qu'une image géante de Donald Trump s'affichait derrière elle. Le cliché n'a pas manqué d'être abondamment commenté par les anti-Trump, qui y ont vu l'occasion d'illustrer les idées du candidat, qu'ils jugent extrémistes.

Le ramdam sur les réseaux sociaux n'a visiblement pas plu à l'oratrice conservatrice. En réponse aux moqueries, Laura Ingraham a posté sur Twitter un montage montrant Hillary Clinton prenant des postures similaires.

Les costumes délirants

Que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la convention, les Américains ont rivalisé d'originalité pour se faire remarquer ces derniers jours. Au sein de la Quicken Loans Arena, les chapeaux étaient particulièrement tendance. Des couvre-chefs de cowboys, avec des paillettes, ornés d'une trompe d'éléphant, le symbole du parti républicain… il y en avait pour tous les goûts.

Sur Public Square, le lieu de rendez-vous des manifestants, les badauds pouvaient croiser un papillon, présent pour "laisser la démocratie prendre son envol". Un artiste anarchiste armé d'une énorme brosse à dents et coiffé d'une botte. Et même des anti-Trump déguisés en mur, pour railler la proposition du milliardaire de construire une séparation avec le Mexique.

Vermin Supreme, ancien candidat aux primaires libertariennes déambule en marge de la convention républicaine, à Cleveland (Etats-Unis), le 20 juillet 2016. (MATHIEU DEHLINGER / FRANCETV INFO)

La violence des attaques contre Hillary Clinton

Elle n'est pas à Cleveland, mais impossible de faire un pas dans les rues du centre-ville sans voir son visage : Hillary Clinton reste la bête noire des républicains, cible de toutes les attaques, y compris les plus misogynes. Sur le chemin de la Quicken Loans Arena, les lieux de la convention, les vendeurs à la sauvette font leurs affaires en proposant des produits dérivés à l'effigie de l'ancienne secrétaire d'Etat.

Les messages sont souvent explicitement sexistes : "Ne votez pas pour une s*****", peut-on lire sur un badge. Un autre compare l'ancienne secrétaire d'Etat à une commande chez KFC, la chaîne de restauration rapide spécialisée dans le poulet : "Deux grosses cuisses, une petite poitrine, une aile gauche." "Votez non à la femme de l'ex-petit ami de Monica [Lewinsky]", assène un dernier. Pour le bon goût, on repassera.

Les armes à feu en bandoulière

La défense du sacro-saint deuxième amendement de la Constitution américaine reste plus que jamais de vigueur pour le parti républicain. Le patron de la NRA, le lobby des armes à feu, s'est d'ailleurs exprimé à la tribune de la convention. Pendant ce temps, dans le centre-ville de Cleveland, des manifestants paradaient avec leur arsenal en bandoulière, parfois customisés avec un drapeau américain glissé dans le canon. L'image est surprenante, voire peu rassurante pour un visiteur de passage, mais la pratique est tout à fait légale dans l'Etat de l'Ohio.

Le racisme totalement décomplexé

La convention républicaine a attiré toutes sortes de protestataires dans les rues de Cleveland. Des fanas de Bernie Sanders, des religieux fanatiques, des pacifistes, des homophobes notoires, des activistes afro-américains… Et même des suprémacistes blancs, tout à fait décomplexés de ce côté de l'Atlantique, où la liberté d'expression peut s'exercer presque sans aucune restriction.

"Vous voulez parler à un raciste ?", pouvait-on ainsi lire sur la pancarte d'un manifestant. L'invitation, très sérieuse, de Richard Spencer a donné lieu à une scène surréaliste, au cours de laquelle il a défendu sa proposition de construire un "Etat ethnique". Et aux Blancs qui n'étaient pas d'accord avec lui, le trentenaire a proposé une solution toute trouvée : "Si ça ne vous convient pas, vous pouvez toujours vous installer en Afrique."

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