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"Les gens veulent voir l’état de leur maison" : à Houston, des volontaires aident les sinistrés de la tempête Harvey

A Houston, après le passage de la tempête Harvey, de nombreux quartiers sont encore inondés et la situation est souvent désorganisée car de nombreux habitants s'improvisent secouristes.

Article rédigé par Philippe Randé, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A Houston, de nombreux habitants se transforment en secouristes après le passage de la tempête Harvey. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Le président américain, Donald Trump, est attendu à Houston, au Texas, samedi 2 septembre, pour rencontrer des sinistrés une semaine après le début de début de la tempête Harvey. La Maison Blanche s'apprête à demander au Congrès le déblocage d'environ 6 milliards de dollars en urgence pour venir en aide aux victimes. La tempête a fait 42 morts, mais les secouristes craignent de découvrir de nouvelles victimes. 

Sur place à Houston, de nombreux quartiers sont encore inondés et la situation est souvent désorganisée car de nombreux habitants s'improvisent secouristes.

Au milieu de la tôle, des Jet-Skis et des kayaks, Suzan tente de coordonner les dizaines de secouristes amateurs. L'exercice n'est pas facile. "On a encore des gens bloqués, il y a aussi beaucoup d'animaux coincés ainsi que tous les gens qui veulent revenir chez eux pour prendre des documents", raconte-t-elle.

Plus loin, un bateau à moteur tente de transporter un couple vers sa maison, mais l'embarcation tangue et n'arrive pas à avancer à cause du manque d'eau. L'un des secouristes amateurs, John, rappelle qu'il n'est "pas recommandé de naviguer" car c'est dangereux. "Quand l’eau était plus haut, c’était organisé. Mais là, il n’y a plus que des volontaires, dit-il. Un peu plus loin, là-bas, il y a encore du courant et puis il y a aussi des câbles électriques et des trucs comme ça. Mais les gens y vont car ils veulent voir l’état de leur maison."

Armé d'un 9 mm, il surveille sa maison

Jay, lui, est fataliste. Ce sinistré a vu l'état de sa maison: "Je n’ai pas d’assurance inondation, mais je pense que l’Agence fédérale des situations d’urgence va nous aider. On pense que ça va prendre des mois". En attendant, pour les six prochains mois, Jay a loué un appartement dans la ville.

Carl aussi est sinistré, mais il refuse d'abandonner sa maison plusieurs mois. Il a choisi de la protéger en allant régulièrement la surveiller, armé d'un pistolet. "Il y a des gens par là-bas qui ne sont pas honnêtes, affirme-t-il. J’ai la licence pour avoir des armes même sur mon kayak. C'est un 9 mm. C’est le top pour tuer les serpents car il y a des serpents là-bas aussi. C’est ça le Texas !" 

"À quoi ça rime" que Trump vienne ?

Selon la mairie de Houston, plus de 150 000 maisons ont été endommagées par l'ouragan, rétrogradé en tempête. Les spécialistes font état de dégâts matériels allant de 30 à 100 milliards de dollars. Le retour à la normale prendra "des années", a averti vendredi Greg Abbott, le gouverneur républicain du Texas.

Face à cette catastrophe, Cynthia n'attend pas la venue de Trump avec impatience : "Je m'en fiche qu'il vienne ou pas. À quoi ça rime ? Il sait ce qu'il s'est passé !, lance-t-elle. Moi, ce que je veux, c'est voir les autorités locales faire quelque chose et pas seulement des conférences de presse en disant : 'C'est de la faute de mère-nature, c'était le plus gros ouragan du siècle, on ne peut rien faire'. Ce sont des conneries !"

Des secouristes amateurs à Houston après le passage de la tempête Harvey : le reportage de Philippe Randé

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