Le Pentagone désapprouve le projet d'opération turque en Syrie
Après l'annonce de Donald Trump de retirer les troupes américaines de la frontière turci-syrienne, Ankara a annoncé une opération militaire dans la région, faisant craindre le pire pour les combattants kurdes.
Le Pentagone temporise les propos de Donald Trump. L'administration a assuré lundi 7 octobre "ne pas cautionner" d'opération turque dans le nord de la Syrie, après l'annonce par la Maison Blanche d'un retrait des troupes américaines de cette région, ouvrant pour Ankara la possibilité de mener une action militaire contre les Kurdes.
Dans un communiqué, le Pentagone met en garde Ankara contre les "conséquences déstabilisatrices" que pourrait avoir une telle opération "pour la Turquie, la région et au-delà". Le chef du Pentagone, Mark Esper, avertit son homologue turc des "risques pour la Turquie" que ferait courir une "action unilatérale" d'Ankara.
Moins de 25 personnes retirées
Par ailleurs, Washington annoncé ne retirer qu'un "tout petit nombre" de soldats qui étaient déployés en Syrie à la frontière turque, et seulement sur "une toute petite distance", a déclaré un haut responsable américain, alors que Donald Trump avait semblé évoquer un retrait plus généralisé. Selon lui, ce retrait ne concerne que "deux très petits détachements", soit moins de 25 personnes au total.
Le retrait limité vise d'ailleurs, à l'en croire, à éviter que les troupes américaines près de la frontière ne soient pas prises dans d'éventuels combats entre les Turcs et les Kurdes. "Nous ne voulions pas que la présence de ces troupes soit interprétée comme un soutien à cette opération, et nous ne voulions pas non plus donner l'impression d'essayer de stopper l'avancée turque. Du coup, la meilleure chose à faire était de retirer ces soldats", a-t-il dit, évoquant une simple "décision tactique".
La Maison Blanche a annoncé dimanche soir le retrait américain de régions syriennes où se trouvent les forces kurdes syriennes, les Unités de protection du peuple (YPG). Ankara a aussitôt dit qu'une opération pourrait intervenir à tout moment. Lundi également, Donald Trump a promis lundi d'"anéantir" l'économie turque si Ankara allait, selon lui, trop loin en Syrie.
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