L'Iran a dépassé le seuil imposé à ses réserves d'uranium enrichi par l'accord de 2015
En franchissant la limite imposée à ses réserves d'uranium faiblement enrichi, Téhéran prend le risque d'être déclaré pour la première fois en faute sur ses engagements pris lors de l'accord sur son programme nucléaire signé il y a quatre ans.
C'est un coup dur porté à l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien. Lundi 1er juillet, Téhéran a déclaré avoir franchi la limite imposée à ses réserves d'uranium faiblement enrichi. Avec cette déclaration, qui survient sur fond de tensions exacerbées avec les Etats-Unis et fait craindre un embrasement dans la région stratégique du Golfe, l'Iran prend le risque d'être déclaré pour la première fois en faute sur ses engagements.
"L'Iran a dépassé la limite des 300 kilogrammes" d'uranium faiblement enrichi, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à l'agence Isna.
Chargée de vérifier que l'Iran s'acquitte de ses engagements pris vis-à-vis de la communauté internationale en juillet 2015 à Vienne, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé que Téhéran avait bien dépassé la limite imposée par le pacte.
Les Etats-Unis maintiennent une "pression maximale"
Les Etats-Unis "ne permettront jamais à l'Iran de développer des armes nucléaires", a réagi la Maison Blanche. "C'était une erreur, dans l'accord sur le nucléaire iranien, de permettre à l'Iran d'enrichir de l'uranium, quel que soit le niveau", a dénoncé dans un communiqué l'exécutif américain. "Nous devons rétablir les anciennes normes de non-prolifération privant l'Iran de tout enrichissement [d'uranium]".
Washington a par ailleurs réaffirmé sa volonté de poursuivre sa campagne de "pression maximale" sur Téhéran, "tant que ses dirigeants ne changent pas leur façon de faire". "Le régime [iranien] doit mettre un terme à ses ambitions nucléaires et son comportement malveillant", a insisté la Maison Blanche.
Des conséquences encore inconnues
La question est désormais de savoir quelles seront les conséquences de ce dépassement pour l'accord. La Grande-Bretagne a d'ores et déjà réagi à cette déclaration, qu'elle juge "profondément inquiétante".
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait réclamé le 17 juin l'application immédiate du mécanisme de sanctions inscrit dans l'accord de 2015 au moindre écart de la République islamique. Mais cette question est d'abord du ressort des autres Etats signataires de l'accord de Vienne : Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie. En vain, les Européens avaient exhorté ces dernières semaines l'Iran à ne pas commettre l'"erreur" de se retrouver en situation de "violation" de l'accord.
Le dépassement de la limite "suscite le regret, mais il ne faut pas dramatiser", a réagi Moscou par la voix du vice-ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov, qui a appelé les Européens à "ne pas envenimer la situation" et Téhéran "à se conduire de manière responsable".
Téhéran se déclare dans son droit
Téhéran affirme agir "dans le cadre" de ce pacte, invoquant deux articles permettant à une partie de s'affranchir temporairement de certains de ses engagements si elle estime qu'une autre ne tient pas les siens. Le président américain, Donald Trump, a en effet décidé en mai 2018 de dénoncer l'accord et de réimposer des sanctions contre l'Iran. En riposte, Téhéran a annoncé le 8 mai qu'il ne se sentait plus tenu par deux seuils fixés par l'accord : celui limitant son stock d'uranium faiblement enrichi (300 kg) et celui imposé à ses réserves d'eau lourde (130 tonnes).
Téhéran menace par ailleurs de reprendre, à partir du 7 juillet, des activités d'enrichissement d'uranium à un taux supérieur au degré maximal fixé par l'accord (3,67%) et de relancer son projet de construction d'un réacteur à eau lourde à Arak (dans le centre du pays).
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