Cet article date de plus de sept ans.

"L'armada" américaine envoyée vers la Corée du Nord ne se dirigeait pas du tout vers la Corée du Nord (maintenant, oui)

Le porte-avions "Carl Vinson" et son groupe aéronaval, que Donald Trump assurait avoir envoyé vers la péninsule coréenne, a fait un détour par l'océan Indien, avant de faire route vers sa destination.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le porte-avions américain "Carl-Vinson", dans le détroit de la Sonde, en Indonésie, le 15 avril 2017. (MC2 SEAN M. CASTELLANO / US NAVY / AFP)

"L'armada" de Donald Trump s'est-elle trompée de route ? Non. Mais le président américain a parlé trop vite, en annonçant le départ, depuis Singapour, d'un groupe aéronaval vers la péninsule coréenne, le 12 avril, en signe de fermeté face à Pyongyang. Le porte-avions Carl-Vinson et les autres navires ont, en fait, tout juste entamé son voyage vers la Corée du Nord, mardi 18 avril. 

Quand Donald Trump a déclaré, mercredi, avoir ordonné l'envoi d'une "armada" vers la péninsule coréenne, le groupe aéronaval faisait en réalité route vers l'Australie, donc "dans la direction opposée", selon le New York Times (en anglais). Dans le week-end, le groupe emmené par le porte-avions à propulsion nucléaire Carl-Vinson s'est même encore éloigné de la région, passant le détroit de la Sonde, entre les îles de Java et de Sumatra (Indonésie), pour arriver dans l'océan Indien, pendant que Pyongyang faisait défiler de nouveaux missiles en grande pompe.

"Votre menace n'est pas crédible"

Le commandement des forces américaines dans le Pacifique a expliqué, mardi, que le groupe avait dû d'abord participer à des exercices, écourtés, avec l'Australie. Seule une escale dans un port australien a en réalité été supprimée, a reconnu le Pentagone depuis.

Désormais, il "se dirige vers le Pacifique ouest comme ordonné". Ce décalage entre la communication officielle de la Maison Blanche et les manœuvres militaires a déclenché les critiques de certains experts, qui dénoncent le peu de crédibilité de l'administration Trump. "Si vous les menacez et que votre menace n'est pas crédible, ça va affaiblir votre politique à leur égard, quelle qu'elle soit", estime Joel Wit, spécialiste de la Corée du Nord à l'université Johns Hopkins.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.