Décrets Trump : plus d’un millier de réfugiés traînent leur valises à la frontière canadienne
Conséquence du décret migratoire voulu par Donald Trump, plus d’un millier de personnes abandonnent l’espoir d’obtenir un statut légal aux États-Unis et se pressent à la frontière canadienne pour y demander l’asile. Franceinfo s’y est rendue.
De plus en plus de personnes quittent les États-Unis pour le Canada : ils ont été plus de 1 000 à le faire en janvier-février, conséquence du nouveau décret migratoire voulu par Donald Trump, qui devait entrer en vigueur ce jeudi 16 mars, mais qui a finalement été suspendu par un juge fédéral de Hawaï.
Au bout de l’impasse, le bruit des valises à roulettes
Le principal point de passage se trouve à la frontière avec le Québec, au nord de l'État de New York. Plus d’un millier de réfugiés sont ainsi passés depuis le début de l’année, plus que pendant toute l’année 2014. Ils disent qu’ils n’ont rien à perdre. Au bout de cette impasse, le Canada. Ce qui frappe, c’est d’abord le bruit des valises à roulettes des candidats.
Les taxis les déposent parfois à plusieurs kilomètres et ils terminent le chemin à pied. Parmi les marcheurs, ces deux jeunes hommes yéménites qui racontent qu’ils quittent les États-Unis à cause du décret Trump. "Je ne pensais pas qu’il allait être élu, mais maintenant j’ai peur d’être renvoyé au Yémen", explique le premier.
L’espoir d’être traité comme un être humain
Lui vit aux États-Unis depuis plus de trois ans, dans l’attente d’un statut de réfugié. Aujourd’hui, il a perdu tout espoir de l’obtenir. Même renoncement, même crainte pour Mustafa, qui a fui la Syrie en 2012, et dont le visa d’étudiant aux États-Unis a expiré l’an dernier. "J’ai essayé d’avoir une vie meilleure, de m’installer aux États-Unis, mais nous ne sommes plus désirés ici. Donc je vais changer de chemin.", explique-t-il. "Je veux aller quelque part où je me sens en sécurité, protégé, et où je me sens au moins traité comme un être humain. Je crois que j’ai vécu le pire, donc ça ne peut pas aller plus mal", soupire Mustafa.
La plupart de ces réfugiés qui connaissent ce point de passage savent qu’il n’est pas dangereux. D’autres tentent l’aventure par la forêt. Avec un certain nombre de risques, explique cet avocat Éric Taillefer dont un des clients aurait pu perdre la vie. "À un moment donné, il a dû traverser une rivière gelée. La glace a cédé sous ses pieds et il est tombé à l’eau. Il faisait -15 degrés… Ses vêtements mouillés lui collaient à la peau", explique l’avocat.
À la frontière, l’arrestation par la police canadienne
Son client a poursuivi son chemin mais a fini par s’écrouler, inconscient. Quelqu’un l’a trouvé et l’a amené à l’hôpital. Il ne sait pas s’il retrouvera un jour tout l’usage de ses mains et de ses pieds. Ces dangers ne freinent pourtant pas les candidats à l’exil. En quelques mois, il y a eu en effet autant de passages que pendant toute l’année dernière. La première étape, pour tous, est l’arrestation par les policiers canadiens. Une arrestation en douceur. "Vous n’avez pas le droit de passer", lancent les policiers. "Nous n’avons pas le choix, répondent les réfugiés, le Canada est notre seul espoir."
Un simple fossé sépare les deux pays à cet endroit, la rue porte le même nom d’ailleurs des deux côtés. Ronit est venue exprès de Montréal pour assurer que l’accueil ne sera pas le même : "Cela fait du bien de leur souhaiter la bienvenue. Il ne manque rien dans notre vie : je peux travailler librement, être en sécurité, pratiquer ma religion. Cela me fait du bien de partager cela !", sourit-elle. Une fois le contrôle de la police effectué, ces réfugiés déposeront une demande d’asile. Ils sauront dans quelques mois si leur rêve américain est bien une réalité au Canada.
À regarder
-
Kamala Harris reconnaît sa défaite
-
Election américaine : pourquoi un tel raz-de-marée républicain ?
-
Donald Trump encense Elon Musk après avoir déclaré sa victoire
-
Donald Trump revendique "une victoire politique jamais vue"
-
Comment les expatriés américains font pour voter ?
-
La mort de cet écureuil est récupérée par le camp de Donald Trump
-
Peut-on comparer démocrates et républicains à la gauche et la droite française ?
-
Donald Trump imite Emmanuel Macron
-
Présidentielle américaine : l'artiste Bad Bunny soutient Kamala Harris
-
Election américaine : qu'apporte Elon Musk à la campagne de Donald Trump ?
-
Election américaine : quand connaîtra-t-on le nom du prochain président élu ?
-
Maya Harris, plus proche conseillère de Kamala depuis plus de 50 ans
-
Quelle est la position des candidats à la présidentielle américaine sur le conflit au Proche-Orient
-
Aux Etats-Unis, "Superman" appelle les Américains à voter
-
Présidentielle américaine : des cookies Trump et Harris controversés
-
Election américaine : plus de 6 millions de dollars de paris sur le duel Harris-Trump
-
Les célébrités peuvent-elles influencer le scrutin américain ?
-
Pourquoi n'y a-t-il que deux grands partis aux Etats-Unis ?
-
Élection présidentielle aux États-Unis : le business des produits dérivés
-
Election américaine : "I have a Glock", quand Kamala Harris parle de son arme
-
Élection américaine : les démocrates contrôlent-ils la météo ?
-
Un bar à thème présidentiel aux États-Unis
-
La "Bible Trump" bientôt dans les écoles ?
-
Une interview de Melania Trump à 250 000 dollars ?
-
Une statue géante de Donald Trump aux États-Unis
-
Kamala Harris traite Donald Trump de poule mouillée
-
Des singes prédisent le résultat de l'élection américaine
-
Élection américaine : rencontre avec Raymond, électeur de Donald Trump
-
Visée par Donald Trump, la communauté haïtienne de Springfield est devenue la cible de l'extrême droite
-
Une possible tentative d'assassinat visant Donald Trump
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.