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"Débile", test de QI... Comment Trump s'est brouillé avec son secrétaire d'Etat

Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, est l'objet depuis quelques jours de curieuses remarques de la part du président américain.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président américain, Donald Trump, et son secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, le 21 septembre 2017 à New York (Etats-Unis). (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

C'est l'histoire d'une disgrâce de plus en plus visible. Les tensions entre Donald Trump et son secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine, ont de nouveau éclaté au grand jour, mardi 10 octobre, lorsque le président américain a proposé de... comparer leurs tests de QI.

Franceinfo reprend le fil de la brouille entre les deux hommes.

Acte 1 : Trump estime que Tillerson "perd son temps à négocier" avec la Corée du Nord

Les désaccords entre les deux hommes sont révélés sur la place publique le 1er octobre. Ce jour-là, le président américain critique l'attitude de son secrétaire d'Etat sur la Corée du Nord. "J'ai dit à Rex Tillerson, notre merveilleux secrétaire d'Etat, qu'il perd son temps à négocier avec le petit Rocket Man [référence moqueuse à Kim Jong-un, le leader coréen]. Conserve ton énergie Rex, nous ferons ce que nous devons faire." Le secrétaire d'Etat avait déclaré quelques jours plus tôt avoir ouvert des "lignes de communications" avec Pyongyang pour "sonder" la volonté du régime de Kim Jong-un d'engager des discussions sur son programme nucléaire.

Acte 2 : un article de NBC rapporte que Tillerson a traité Trump de "débile"

Quelques jours plus tard, NBC News jette un pavé dans la mare avec un article sur les relations entre les deux hommes. On y apprend que le secrétaire d'Etat a menacé de démissionner à l'été 2017, à cause de désaccords profonds avec le président. Surtout, selon trois témoins cités par la chaîne de télévision, Rex Tillerson a traité le président de "moron" ("débile", en anglais) à la fin d'une réunion au Pentagone. "Je pense qu'il est très frustré, qu'il a le sentiment de ne pas pouvoir faire son travail", contextualise sur NPR Dexter Filkins, journaliste du New Yorker, avant de rappeler que le budget du département d'Etat a été baissé de 30%.

Dans les heures qui suivent les révélations de NBC, le secrétaire d'Etat dément en bloc. "Je n'ai jamais envisagé de quitter cette fonction", a déclaré Rex Tillerson lors d'une allocution solennelle organisée à la hâte au département d'Etat à Washington. De son côté, Donald Trump a affirmé avoir "pleinement confiance en Rex" et critiqué "une histoire complètement bidon, fabriquée par NBC".

Acte 3 : Trump propose un test de QI à son ministre

Ses déclarations laissent cependant penser que le président américain n'a pas digéré cet épisode. "Je pense que c'est une fausse information", a réaffirmé Donald Trump dans un entretien au magazine Forbes. "Mais s'il l'a dit, je pense qu'il faudra comparer nos tests de QI. Et je peux vous dire qui va gagner", a-t-il ajouté.

Sa porte-parole, Sarah Huckabee Sanders, a tenté de clore la polémique en affirmant qu'il s'agissait "juste d'une blague". "Il ne remettait pas en cause l'intelligence du secrétaire d'Etat", a-t-elle martelé, assurant qu'il avait "100% confiance" en ce dernier. Même tentative de minimiser l'affaire au département d'Etat. "Le président peut bien se permettre une blague", "le secrétaire d'Etat n'a pas de soucis avec ça", a déclaré la porte-parole, Heather Nauert... tout en précisant bien que le QI de Rex Tillerson était "élevé".

Dans une période d'intense activité diplomatique, entre les vives tensions avec la Corée du Nord et l'annonce imminente de la position américaine sur l'accord nucléaire iranien, le président des Etats-Unis n'a-t-il pas affaibli un personnage central de son administration ? "Je n'ai affaibli personne, je ne crois pas au fait d'affaiblir qui que ce soit", a-t-il répondu.

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