Budget américain : le "shutdown" est devenu le plus long de l'histoire du pays
Les Etats-Unis débutent un 22e jour de blocage budgétaire, qui concerne environ un quart de l'administration fédérale. Il s'agit du plus long événement de ce type dans l'histoire du pays.
Le bras de fer se poursuit autour du budget américain. Le "shutdown" qui paralyse partiellement les administrations fédérales des Etats-Unis est devenu le plus long de leur histoire, dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 janvier. Il dépasse désormais les 21 jours de "shutdown" pendant l'ère Clinton en 1995-1996.
Aucun compromis n'a pu être trouvé entre le président républicain et les démocrates. Le premier réclame toujours 5,7 milliards de dollars pour construire son mur anti-migrants à la frontière avec le Mexique et les seconds restent farouchement opposés à un projet qu'ils jugent immoral, coûteux et inefficace pour lutter contre l'immigration clandestine. La situation est bloquée au Congrès et le Sénat a suspendu sa séance vendredi, en début d'après-midi. Il ne se réunira pas de nouveau avant lundi.
Quelque 800 000 fonctionnaires sans salaire
Les conséquences sont bien réelles. Pour la première fois, les 800 000 fonctionnaires fédéraux affectés par le "shutdown" ne vont pas toucher leur salaire. Depuis le 22 décembre, la moitié d'entre eux – jugés "non essentiels" – ont été placés en congé sans solde, tandis que l'autre moitié a été réquisitionnée. Si la plupart, payés à la quinzaine, avaient reçu leur chèque fin décembre, ils ne toucheront en revanche pas leur paie vendredi.
>> Etats-Unis : atelier tricot pour quelques-uns des 800 000 fonctionnaires touchés par le "shutdown"
La Chambre des représentants a toutefois approuvé à une écrasante majorité une loi, déjà votée par le Sénat, garantissant aux employés fédéraux qu'ils soient payés rétroactivement une fois le "shutdown" terminé. Il revient désormais au président de la promulguer.
Des ministères essentiels concernés de près
En attendant, plusieurs ministères essentiels, comme ceux de la Sécurité intérieure (DHS), de la Justice ou des Transports, sont touchés par le "shutdown". "Plus de 200 000 employés du DHS – chargés de protéger notre espace aérien, nos cours d'eau et nos frontières – ne seront pas payés (dans l'immédiat) alors qu'ils travaillent", a dénoncé Bennie Thompson, président démocrate de la commission pour la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants.
Jeudi, les principaux syndicats du transport aérien – pilotes de ligne, personnel naviguant, contrôleurs aériens – ont dénoncé une situation qui se détériore, évoquant des risques accrus pour la sécurité du pays. Un terminal de l'aéroport international de Miami sera fermé par intermittence, de samedi à lundi, à cause du manque de personnel.
Une manifestation à Washington a par ailleurs rassemblé selon les syndicats plus de 2 000 employés du gouvernement, qui ont exprimé leur inquiétude sur la dégradation de leurs conditions de vie. De nombreuses initiatives privées ou publiques, comme des repas gratuits ou des foires à l'emploi pour les fonctionnaires au chômage technique, sont organisées dans tout le pays.
Vers une procédure d'urgence nationale ?
Pour sortir de l'impasse au Congrès, Donald Trump agitait depuis quelques jours la menace d'une procédure d'"urgence nationale" avant de sembler faire marche arrière, vendredi. "Je ne vais pas le faire si vite parce que c'est au Congrès de le faire", a notamment déclaré le locataire de la Maison Blanche, lors d'une table ronde sur la sécurité aux frontières. Le sénateur républicain Lindsey Graham, allié politique du président américain, a toutefois publié un communiqué en faveur de cette option, après une rencontre avec Donald Trump.
Selon plusieurs médias américains, la Maison Blanche envisagerait de rediriger des fonds d'aide d'urgence pour différents territoires ravagés par des catastrophes naturelles, comme Porto Rico, pour financer la construction d'un mur à la frontière. Une paralysie prolongée du gouvernement fédéral aurait "un effet notable" sur la première économie du monde, a par ailleurs mis en garde le patron de la Banque centrale américaine, Jerome Powell. A ce jour, personne n'est capable de dire combien de temps cette situation pourra durer.
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