"Donald Trump ne peut pas en appeler à l’armée pour faire ramener l’ordre aux États-Unis. Il n’a qu’une influence très indirecte sur les polices locales. Le gouvernement fédéral peut déclencher une enquête sur une police locale qui ne respecterait pas les libertés des citoyens ou financer des programmes. L’administration Clinton avait subventionné par exemple une police de proximité", explique Mathieu Zadgrodzki, chercheur associé au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP) du CNRS.Une inspiration "assez logique"Pour lui, "il y a des points de comparaison évidents entre les affaires Floyd et Traoré". "Le passé colonial de la France et esclavagiste et ségrégationniste des États-Unis donc une histoire d’oppression d’une certaine catégorie par une autre et une histoire de tensions entre les polices et les populations issues des anciens pays colonisés et des descendants d’esclaves", souligne-t-il. "Dans les deux cas, un homme noir est tué et il est assez logique que les militants français s’inspirent des mobilisations afro-américaines"."Il y a des différences importantes aussi, la plus importante d’entre elles étant le nombre de personnes tuées chaque année par la police : plus de 1 000 aux États-Unis dont entre un quart et un tiers sont des Afro-Américains. En France, c’est entre 10 et 20", relève Mathieu Zadgrodzki, auteur d’un doctorat comparatif entre les polices française et américaine.