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Etats-Unis : la Cour suprême examine une affaire de gâteau de mariage qui pourrait bouleverser les droits des LGBT

Des militants des droits civiques campent devant la Cour suprême américaine alors que cette dernière consacre une audience solennelle mardi à un litige entre un couple gay et un pâtissier qui avait refusé de leur vendre un gâteau de mariage au nom de ses convictions religieuses.

Article rédigé par Grégory Philipps, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En Californie, dans le comté d'Orange, depuis le 17 avril, le mariage est de nouveau possible. Mais, à condition de respecter la distanciation sociale.   (GABRIEL BOUYS / AFP)

Sacs de couchage, thermos et lampes de poche : ils sont une petite soixantaine à dormir sur le trottoir de l’imposant bâtiment de la Cour suprême des Etats-Unis, certains depuis vendredi soir, pour la plupart étudiants en droit ou militants des droits civiques. "Ils auraient dû avoir ce gâteau, estime l’une. Après tout, c’était leur mariage." "Je pense, dit une autre, que la décision de la Cour suprême marquera l’histoire de la nation." "On a besoin d’être plus tolérants", conclut une troisième, militante LGBT.

L’affaire remonte au 19 juillet 2012. Dave Mullins et Charlie Craig pénètrent à l’intérieur de la pâtisserie Masterpiece de Lakewood, dans la banlieue de Denver. Mais le pâtissier, Jack Philips, refuse poliment la commande, expliquant que la fabrication de ce gâteau est contraire à la foi chrétienne. "Je leur ai dit que je ne ferai pas de gâteau pour le mariage d’un couple de même sexe, explique Jack Phillips sur la chaîne ABC. J’étais prêt à les servir, à leur vendre tout ce qu’il voulait, mais pas cela."

C’était une position très difficile. Vous savez, je n’aime pas refuser quelque chose à mes clients. Je vous demande de comprendre cela.

Jack Phillips, pâtissier

ABC

Les deux fiancés décident cependant de ne pas en rester là : ils portent plainte dans leur État du Colorado. Après cinq années de bataille judiciaire, l’affaire arrive donc devant la plus haute juridiction du pays, qui consacre mardi 5 décembre une audience solennelle au litige. Les neuf sages devront dire ce qui prévaut aux États-Unis : la liberté confessionnelle du pâtissier ou l’égalité sexuelle entre tous les citoyens. "Tout ce qu’on demande, c’est d’être traités à égalité avec les autres, insiste Dave Mullins.Tout cela n’est pas une affaire de gâteau, ni de mariage."

Ce cas que les juges vont devoir trancher, c’est pour garantir un accès égal à tous à tout ce qui fait la vie publique.

Dave Mullins

Le dossier divise le pays : le marchand de gâteau a reçu le soutien de dizaine d’élus du Congrès, de groupes de pression chrétien ou conservateur et même de la Maison Blanche qui a adressé un argumentaire à la Cour pour défendre les convictions religieuses du pâtissier.

Les associations de défense des droits civiques redoutent un retour en arrière si la Cour suprême ne donne pas raison aux jeunes mariés. C’est cette même Cour suprême qui avait légalisé le mariage pour tous dans l’ensemble du pays il y a deux ans. Après l'audience solennelle mardi, la Cour suprême rendra sa décision d'ici fin juin 2018.

Affaire du pâtissier anti-mariage gay : reportage de Gregory Philipps devant la Cour suprême

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