Air Force One était en train d'atterrir sur le tarmac d'Orly (Val-de-Marne). Dans un tweet publié dans la soirée du vendredi 9 novembre, le président américain a dénoncé, à son arrivée à Paris à l'occasion du centenaire du 11-Novembre, les propos "très insultants" de son homologue français sur la création d'une armée européenne. President Macron of France has just suggested that Europe build its own military in order to protect itself from the U.S., China and Russia. Very insulting, but perhaps Europe should first pay its fair share of NATO, which the U.S. subsidizes greatly!— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 9 novembre 2018"Le président Macron vient de suggérer que l'Europe construise sa propre armée pour se protéger contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie", a tweeté Donald Trump. "Très insultant mais peut-être que l'Europe devrait d'abord payer sa part à l'OTAN, que les Etats-Unis subventionnent largement !", a-t-il ajouté.Macron veut une "vraie armée européenne"Mardi, le chef de l'Etat français avait estimé, sur Europe 1, que l'Europe ne pourrait pas se défendre sans "une vraie armée européenne". Face à "la Russie, qui est à nos frontières et qui a montré qu'elle pouvait être menaçante (...), on doit avoir une Europe qui se défend davantage seule, sans dépendre seulement des Etats-Unis et de manière plus souveraine", avait plaidé Emmanuel Macron. Il n'existe pour l'heure aucune armée européenne supranationale. Le sujet, récurrent, reste miné car il touche au cœur la souveraineté des Etats-membres.Au moment de quitter la Maison Blanche, Donald Trump avait opté pour un ton nettement plus conciliant. "Cela va être un moment magnifique", avait-il prédit. "Il y aura beaucoup de pays", avait-il ajouté, assurant que l'annonce de sa présence avait poussé nombre d'autres dirigeants à faire le déplacement.L'Elysée plaide le quiproquoSelon BFMTV, la présidence de la République a réagi aux critiques de Donald Trump, samedi, en affirmant que les Américains avaient mal compris les propos d'Emmanuel Macron. Lorsque ce dernier avait appelé les Européens à se "protéger à l'égard de la Chine, de la Russie et même des Etats-Unis d'Amérique", il évoquait la question du "cyberespace", selon l'Elysée.Pourtant, juste après avoir mentionné les Etats-Unis, Emmanuel Macron avait développé de la sorte : "Quand je vois le président Trump annoncer, il y a quelques semaines, le fait qu'il sorte d'un grand traité de désarmement qui avait été pris après la crise des Euro-missiles, au milieu des années 80, qui avait frappé l'Europe, qui en avait été la victime principale ? L'Europe et sa sécurité."