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Présidentielle américaine: Gary Johnson, le candidat libertarien «tout-en-un»
Considéré comme la troisième force politique des Etats-Unis, le parti libertarien est socialement progressiste et économiquement conservateur. Son candidat à l'élection présidentielle, Gary Johnson, est crédité de 10% des intentions de vote, selon de récents sondages. M. Johnson table sur les voix des insatisfaits du bipartisme représenté par ses rivaux Donald Trump et Hillary Clinton.
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Le 6 novembre 2016, les électeurs américains auront une troisième option: voter pour le candidat du parti libertarien, Gary Johnson, multimillionnaire de 63 ans. Cet ancien gouverneur républicain du Nouveau-Mexique mise sur le ras-le-bol des électeurs pour les politiciens «classiques».
Et pour s'attirer des voix, Gary Johnson compte rassembler les personnalités conservatrices anti-trump qui, de Mitt Romney à Jeb Bush, ont juré de ne voter ni pour le milliardaire populiste, ni pour Hillary Clinton. Avec deux candidats aussi impopulaires, pas étonnant que 24% des électeurs aient envie d'une candidature alternative, souligne le JDD, se référant à un sondage de l'institut Rasmussen du 3 juin.
«On ne va pas aller frapper aux portes, mais on espère qu'ils viendront frapper à la nôtre», assure Gary Johnson, dont les idées s’inscrivent dans la tradition libertarienne, conservatrice sur les questions économiques et libérale sur les questions de société.
Ouvrir les frontières et légaliser le canabis
«Les républicains sont censés vouloir moins d'Etat, mais ils ont fait tout le contraire. Quel que soit le parti au pouvoir, rien ne change, mais les gens savent qu'il faut qu'on réduise nos dépenses», critique-t-il. Parallèlement, il reproche aux démocrates leur timidité sur l'immigration et leur responsabilité sur le taux d'occupation des prisons.
Gary Johnson Named CEO of Marijuana Start-up http://t.co/TybvRSv14r
— Giter Done News (@GiterDoneNews) July 9, 2014
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Celui qui fut lui-même jusqu'en janvier 2016, à la tête d'une entreprise du Nevada, Cannabis Sativa, veut ouvrir les frontières et légaliser le cannabis.
Le courant libertarien (l’équivalent américain de libertaire) défend les libertés individuelles et une réduction du rôle de l'Etat fédéral dans l'économie. L'ex-élu républicain du Congrès, Ron Paul, en fut l'une des figures: candidat à la présidentielle de 1988, il porta la flamme libertarienne aux primaires républicaines de 2008 et 2012.
Le parti libertarien revendique 400.000 adhérents
Favorables au libre-échange et à la dérèglementation de l’économie, les sympathisants libertariens soutiennent par ailleurs le mariage homosexuel, la règlementation de la détention d’armes à feu et l’existence d’un système de protection sociale permettant une liberté de choix, rappelle L'Humanité.
Ce discours politique n'est pas simple à faire passer dans un système politique bipartite. Pour se présenter à la Maison Blanche, il faut s'inscrire séparément dans chacun des 50 Etats, selon des procédures différentes, ce que peu de partis tiers sont parvenus à faire jusqu'ici.
En 2012, Gary Johnson était inscrit dans 48 des 50 Etats, mais son parti vise cette fois les 50 Etats. Ce marathonien, triathlète et summiter, qui compte à son palmarès l'ascension de l'Everest, table sur l'éventuel chaos causé par la victoire de Donald Trump aux primaires républicaines et les problèmes d'image de l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton pour dépasser son score de 2012: 1% face à Barack Obama et Mitt Romney.
Fin mars, le compte de campagne de Gary Johnson, dont le parti revendique 400.000 adhérents, affichait un solde de 35.000 dollars, loin des 29 millions récoltés par Hillary Clinton et des 17 millions de Bernie Sanders. «Lever 50 millions de dollars représenterait un pas de géant, mais ce n'est pas encore le cas», avait-il confié début mai à l'AFP. Peu médiatisé, le candidat libertrien devra afficher 15% des intentions de vote dans les sondages s'il veut être présent dans les débats présidentiels de la rentrée.
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