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Présidentielle américaine: Donald Trump, roi des sondages, battu dans les urnes?
Le magnat américain de l’immobilier caracole dans les sondages en vue de la présidentielle aux Etats-Unis. Mais celui qui a créé la surprise dans le camp républicain fait désormais face, à l’approche de la première primaire dans la course à la Maison Blanche, en l’occurrence le caucus de l’Iowa, à une épreuve qu'il n'a jamais affrontée: celle des urnes. Et là, rien ne dit qu’il va triompher.
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«Le rêve américain est mort (...). Notre pays a besoin d'un vrai grand leader», déclarait Donald Trump lors du lancement de sa candidature, le 16 juin 2015 depuis la… Trump Tower à New York. L’homme, qui ne doute jamais, encore moins de lui-même, pensait évidemment à… lui-même. L'annonce avait alors été accueillie par des sourires amusés et des haussements d'épaules.
Six mois plus tard, avant le caucus de l’Iowa (le 1er février 2016), plus personne ne prend «Le Donald» à la légère.
Un nombre croissant d'analystes jugent qu'il pourrait bien remporter la primaire et porter les couleurs du Grand Old Party le 8 novembre 2016 face à Hillary Clinton. A la condition, évidemment, que l’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama réussisse à distancer le démocrate de gauche Bernie Sanders.
«Mélange de démagogie, de mesquinerie et d'absurdité»
L'ex-gouverneur du Texas Rick Perry, qui s'est retiré très tôt de la course, a décrit Donald Trump comme «un mélange toxique de démagogie, de mesquinerie et d'absurdité». Mais force est de constater, qu'à ce jour, l'étonnant mélange fait merveille en campagne.
Avec sa façon bien à lui d'ajuster le micro du bout des doigts, de lever l'index pour rythmer son discours ou marquer un bon mot, Donald Trump électrise les foules. Il a trouvé un style, un ton.
Se posant en apôtre du bon sens, il vilipende le «politiquement correct» qui serait la source de tous les maux de l'Amérique. Résolument populiste et provocateur, il parle à une frange de l'Amérique inquiète de son avenir et méfiante vis-à-vis de Washington. Cette frange réfute les élites républicaines, accusées d'avoir oublié la base, et qui ne penseraient qu'à soigner leurs relations avec une poignée de richissimes donateurs.
Sur Twitter, il étrille tous les «loosers» – élus, journalistes, citoyens anonymes – qui mettent en doute l'évidence de sa victoire à venir. Lors des débats, il raille ceux de ses rivaux à la traîne dans les sondages. «Rand Paul ne devrait même pas être sur cette estrade, il est à 1%», lançait-il en septembre.
Des voix s'élèvent pour critiquer son absence de véritable programme ou l'absurdité de certaines de ses propositions? Il balaie les critiques d'un revers de manche et brandit les sondages comme un étendard. Jour après jour, il répète à l'envi la même phrase: «Excellents chiffres, merci !»
Et si Trump était battu dans l’Iowa…
Mais s'il venait à perdre le premier rendez-vous, le caucus de l'Iowa, le 1er février, comment réagirait-il ? Que deviendrait un discours qui peut se résumer à «Je suis en tête, tout le reste n'est que littérature»? «Ni son image ni son ego ne laissent le moindre espace pour une deuxième place. Sa course à la présidence est tout entière bâtie sur le triomphalisme, les superlatifs»», estimait le chroniqueur du New York Times Frank Bruni dans un article en date du 16 janvier 2016. Une défaite face au premier obstacle que constitue l'Iowa, «détruirait le fondement même de sa marque».
L'une des forces de Trump réside dans le fait que, contrairement à ses principaux rivaux (à l'exception du neurochirugien Ben Carson), il n'est pas un professionnel de la politique. A Ted Cruz qui évoquait la possibilité de le prendre comme vice-président lors d’un débat, il a répondu, sarcastique : «Si cela ne marche pas (pour la présidence), je crois que je retournerai à mes immeubles».
Reste, pour les républicains inquiets d'un troisième mandat démocrate consécutif à la Maison Blanche, une épineuse question : ce candidat inclassable pourrait-il l'emporter face à un démocrate? C’est a priori peu probable, répond Nate Silver, gourou américain de la statistique électorale. «Trump partirait avec un énorme désavantage: la plupart des Américains ne l'aiment tout simplement pas», explique-t-il sur le site FiveThirtyEight qu'il a créé. «Il y a beaucoup de candidats impopulaires cette année, mais Trump est le plus impopulaire de tous».
Selon un récent sondage du Pew Center, 52% des électeurs jugent que le promoteur immobilier ferait un «mauvais» ou un «exécrable» président. De loin le pire score de tous les candidats en lice. Ces chiffres posent, en creux, la question de l'attitude du milliardaire en cas de défaite lors des primaires. Sera-t-il tenté par une candidature en indépendant? Mettra-t-il tout son poids derrière le candidat républicain? La question est ouverte. Et ne contribue pas à rassurer un parti républicain en plein désarroi.
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