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Pour ne plus voir "le sang et les roses" de Parkland, des jeunes se mobilisent dans plus de 800 villes américaines

La mobilisation des jeunes pour un meilleur contrôle des armes à feu aux Etats-Unis va se manifester, samedi, dans plus de 800 villes américaines, dont Washington. Signe que l'initiative née de la tuerie dans un lycée de Parkland, en février, n'a pas faibli.

Article rédigé par Grégory Philipps
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Devant l'école Marjory Stoneman Douglas de Parkland, en Floride, un hommage aux 17 personnes tuées lors de la fusillade du 14 février 2018. (GREGORY PHILIPPS / RADIO FRANCE)

Aux Etats-Unis, un peu plus d'un mois après la tuerie de Parkland qui a fait 17 morts dans un lycée de Floride, une grande manifestation pour un meilleur contrôle des armes à feu est prévue, samedi 24 mars, à Washington, ainsi que dans plus de 800 villes américaines.

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La mobilisation, à l'initiative d'une vingtaine de lycéens et étudiants de Parkland, a essaimé dans tout le pays. 

Une émotion qui ne voile pas la détermination

Quelque 300 mètres avant l’entrée de l’établissement scolaire, les premiers signes des commémorations sont toujours présents devant le grillage qui entoure le lycée. Des bougies, des peluches, des photos ont été déposées par des camarades et des proches des victimes. À droite de l’école, 17 croix ou étoiles de David ont été installées, à la mémoire des personnes tuées par Nikolas Cruz, le 14 février dernier. Leonor Munoz, 17 ans, élève de terminale, se souvient de ce jour de Saint-Valentin.

On s’était offert des roses. Je ne réussis pas à m’enlever cette image de la tête… Du sang et des roses partout. Toutes ces roses tombées pendant qu’on courait pour sauver notre peau.

Leonor Munoz, lycéenne à Parkland

à franceinfo

Comme ses camarades, la lycéenne s’interroge encore et toujours. "Et si parmi les morts, cela avait été moi, au lieu de mon amie Carmen ? Au début, j’ai entendu que 20 personnes avaient été blessées. Puis, j’ai compris qu’elle était morte quand le nombre de 17 morts a été annoncé", relate la jeune fille, ajoutant qu'elle "se bat" pour son amie. 

Dans les heures qui ont suivi le massacre, des lycéens et d’anciens élèves du lycée ont commencé à échanger sur les réseaux sociaux. C’est ainsi qu’est née l’idée d’une mobilisation pour un plus grand contrôle des armes à feu aux Etats-Unis. Le mouvement s'est regroupé derrière le mot d'ordre #NeverAgain. "On connait bien les réseaux sociaux, on passe notre vie là-dessus. On a vite compris que ça pouvait servir à faire passer nos idées", explique Leonor. La lycéenne de Parkland lance : "On n’a rien d’exceptionnel, on est juste déterminés." 

La génération Columbine arrive à l'âge du vote

Trevor, ancien élève du lycée Marjory Stoneman Douglas, étudie à présent à l’université d’Orlando en Floride. Il explique que sa génération actuelle a vécu avec la tragédie de l'école Columbine en 1999, dans le Colorado. La fusillade avait fait 13 morts. "Notre génération a dû faire face à cette tragédie depuis toujours. Mais que va-t-il se passer avec cette génération habituée aux fusillades dans les écoles, maintenant qu’elle va pouvoir voter ?", s'interroge l'étudiant.

À quoi ressembleront les élections de mi-mandat, la prochaine présidentielle ? À quoi ressemblera la politique quand nous aurons l’âge d’être élus ?

Trevor, étudiant en Floride

à franceinfo

La maire de Parkland, Christine Hunschofsky, n’est pas étonnée par la prise de parole de ces jeunes qui depuis plus d’un mois occupent un espace médiatique considérable. "Je ne suis pas surprise. Nous avons les bonnes personnes, le bon moment, le bon endroit. La société est prête maintenant", affirme l'élue.

Ce sont ces "gamins de Parkland", comme on dit parfois ici, qui ont réussi à faire bouger un peu les choses en Floride, où l’âge minimum pour acheter une arme à feu est passée de 18 à 21 ans. Désormais, appuyés par une agence de communication, ces jeunes ont aussi imaginé les cortèges de samedi. Ils font aussi réfléchir l’Amérique à la manière dont elle pourra peut-être un jour, éviter des drames quasiment quotidiens, les fusillades en milieu scolaire. "Oui, ça va être un chemin difficile avant de changer les choses, reconnait Leonor, mais ça serait encore plus difficile de ne rien faire", conclut la lycéenne. 

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