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Obama perd la main au Congrès

La victoire des républicains aux élections américaines de mi-mandat devrait remettre en cause le calendrier législatif du président Barack Obama pour les deux dernières années de son mandat. Mais dans quelle proportion ? Tout dépendra de l’ampleur des divisions, et aujourd’hui elles sont nombreuses. Tout dépendra aussi de la capacité de chacun à faire des compromis…
Article rédigé par franceinfo
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La politique intérieure, la réforme de l'immigration, les baisses d'impôt… autant de questions sur lesquelles démocrates et républicains vont désormais devoir s’entendre pour légiférer… ou pas. Sa majorité ébranlée au Congrès, Barack Obama va devoir manœuvrer beaucoup, mais beaucoup plus serré pour faire passer le cap à ses réformes et éviter les situations de blocage législatif. Le fait de conserver le sénat ne suffira pas aux démocrates pour imposer le tempo, mais va provoquer un blocage législatif, les deux chambres du Congrès se neutralisant.

Avant même les résultats des élections, ses opposants avaient en effet juré de ne faire "aucun compromis" avec la Maison Blanche. Et certains, comme le sénateur républicain Mitch McConnell d’annoncer clairement l’objectif de son parti : battre Obama à la présidentielle de 2012. Pas question non plus de financer le programme démocrate. Ils n’auront " pas un sou ", avait déjà promis le républicain John Boehner durant la campagne. John Boehner, qui après la victoire de son camp, s’apprête à devenir le nouveau président de la Chambre basse.
Des républicains qui ont retrouvé le poids de l’éléphant et qui ont déjà promis de s'en prendre à la réforme de la couverture maladie ainsi qu’à celle du système financier. Des républicains qui, en outre, bénéficient désormais de pouvoirs d'enquête qu'ils peuvent utiliser contre l'administration Obama.
Enfin, outre les dossiers de politique intérieure, la défaite du camp démocrate pourrait aussi avoir des répercussions sur des dossiers plus internationaux, comme celui du réchauffement climatique, du commerce extérieur ou encore du contrôle des armements.

Comme s’il s’attendait déjà un peu à ce scénario, le président américain avait lancé un appel à ses opposants dès la semaine dernière. Un appel à l’unité. "La saison politique sera terminée bientôt et lorsque ce sera le cas, chacun de nous aura la responsabilité de travailler de concert pour faire progresser l'emploi, et la croissance", avait dit Barack Obama lors d'un déplacement dans le Maryland (est), quatre jour avant les élections.
Mais les appels à l’unité n’ont pas force de loi. Le droit de véto dont dispose le président américain, en revanche, oui. Une arme législative dont Barack Obama ne devrait pas avoir besoin, le Sénat restant démocrate.
Mais en attendant d'en arriver là, le président a pris acte de la victoire de ses adversaires et il a appelé John Boehner pour l'assurer de sa volonté de travailler avec les républicains. Des résolutions qui seront sans doute mises à l'épreuve si ils s'attaquent à la réforme de la santé, votée au forceps.

Ce n’est pas la première fois que le Congrès américain est divisé. Il est de tradition que le parti présidentiel soit en difficulté aux élections de mi-mandat et à trois reprises déjà depuis les années 1980, les pertes subies par le parti du chef de la Maison Blanche ont conduit à un changement de majorité au Congrès. C’était le cas en 1982 sous Ronald Reagan, en 1994 sous Bill Clinton et en 2006 sous George W. Bush.
_ La nouveauté c'est que jamais aucun n’avait eu à faire avec un mouvement ultra-conservateur. Né d'une fraction de l'électorat républicain, le "Tea Party" a prospéré depuis ses débuts en 2009 en réclamant un gouvernement moins présent dans la vie publique et moins d'impôts. 130 candidats se sont présentés sous cette bannière, menant une campagne particulièrement virulente à l’égard du pouvoir.

Cécile Mimaut, avec agences

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